Une attaque menée par le groupe islamiste Boko Haram vendredi 27 juillet dans la soirée a visé un poste militaire dans le nord-est du Nigeria, ont fait savoir dimanche des témoins et différentes sources militaires. Des hommes armés qui étaient arrivés à bord de camions et sur des motos ont mené un raid avec des explosifs contre un poste contrôle militaire dans le village de Bunari, près d’une caserne de la ville de Monguno dans l’Etat de Borno.

« Les attaquants sont arrivés à 18 h 30 (21 h 30 heure de Paris), et ont pris le dessus sur les soldats qui se trouvaient dans des tranchées près du poste militaire », a expliqué un habitant, Amadu Sheriff. Le bilan parmi les militaires est lourd : onze soldats nigérians ont été tués par les djihadistes, selon plusieurs sources.

Trois civils, dont une femme et son enfant, qui se trouvaient à proximité ont également été tués au cours des échanges de tirs, a ajouté Amadu Sheriff. Selon lui, les habitants de la zone ont été évacués samedi avant de se diriger vers la localité voisine de Monguno par crainte de nouvelles attaques. Cet habitant a ajouté avoir vu « deux ambulances transportant des soldats » vers Monguno, localité située à huit kilomètres du lieu de l’attaque.

« Quatre véhicules militaires dont un blindé et un camion chargé d’armes ont été emmenés par les terroristes », a indiqué une source militaire s’exprimant sous couvert d’anonymat. Les attaquants ont été repoussés après l’arrivée de renforts militaires venus de Monguno, a-t-il dit.

De nouvelles démonstrations de force contre l’armée

Un chauffeur de bus a déclaré que l’autoroute reliant Maiduguri à Monguno qui avait été fermée après l’attaque, avait finalement été rouverte samedi à la circulation. « Je suis passé devant le poste militaire hier et tout ce que j’ai vu c’est un véhicule incendié, l’endroit est désert depuis l’attaque », a-t-il dit.

Jeudi soir, des combattants de Boko Haram, arrivés à bord d’une trentaine de véhicules avaient déjà attaqué une autre base militaire dans le nord-est du pays. Il s’agit d’une nouvelle démonstration de force contre l’armée, visée à plusieurs reprises récemment.

Vendredi, l’armée avait annoncé des remaniements « majeurs » au sein de la hiérarchie militaire dans le Borno, avec notamment la nomination d’un nouveau commandant à la tête des opérations de contre-insurrection, le major général Am Dikko.

Ces attaques rappellent que Boko Haram reste une menace majeure malgré les affirmations répétées du gouvernement selon lesquelles le groupe djihadiste est sur le point d’être vaincu.