Des clients à la gare Montparnasse, à Paris, lundi 30 juillet 2018. / THOMAS SAMSON / AFP

Quatre jours après l’incendie d’un poste électrique à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) qui a désorganisé le trafic ferroviaire en plein chassé-croisé estival, la SNCF a dit espérer revenir progressivement à un trafic normal en fin de semaine. Dès mardi 31 juillet, deux trains sur trois devraient être au départ et à l’arrivée de la gare Montparnasse.

  • Deux trains sur trois mardi

Le gestionnaire du Réseau de transport d’électricité (RTE) étant parvenu lundi soir à rétablir l’alimentation de la gare Montparnasse, La SNCF prévoit de faire circuler les deux tiers des trains au départ et à l’arrivée de Montparnasse mardi. Les TGV desservant le Sud-Ouest, déroutés à Paris-Austerlitz depuis l’incendie du poste électrique, reviendront notamment à Montparnasse.

  • Vers un retour à la normale vendredi

La compagnie publique espère revenir à un trafic « proche de la normale » vendredi pour les départs et arrivées de fin de semaine, et en tout état de cause « complètement normal » lundi 6 août. Le retour à la normale sera progressif car le poste de haute tension qui a brûlé alimente aussi le centre de maintenance des trains à grande vitesse de Châtillon. « Il faudra plusieurs jours pour que l’ensemble des rames nécessaires à un service normal puissent être préparées et vérifiées en toute sécurité », a précisé la SNCF. « Jour par jour, la veille, on donnera exactement les trains qui circuleront le lendemain », a expliqué le PDG de SNCF Réseau, Patrick Jeantet.

  • « Un incident pourrait réapparaître »

Patrick Jeantet a toutefois prévenu que la situation resterait « fragile » à Montparnasse, car un lien sur trois seulement a été rétabli lundi par RTE. « Certes, ce lien permet de rétablir en pleine capacité la puissance nécessaire pour faire fonctionner la gare Montparnasse. Mais néanmoins, nous avions trois liens et nous n’en avons plus qu’un, donc nous sommes dans une situation fragile, et un incident pourrait réapparaître », a mis en garde M. Jeantet. Une réparation complète devra être effectuée « dans les semaines qui viennent ».

  • RTE et la SNCF se renvoient la balle

Pendant le week-end, les cadres de la SNCF ont accusé RTE de ne pas avoir prévu de solution de secours en cas de coup dur. Claude Solard, directeur général délégué de SNCF Réseau, explique ainsi que le groupe a bâti trois circuits d’alimentation indépendants, mais que « RTE a branché ces trois circuits à une seule et même installation ». Pour résumer, le dispositif de secours dépendait également du poste électrique victime de l’incendie.

Une critique balayée par RTE, qui assure que les clients industriels définissent eux-mêmes les dimensions de leurs besoins électriques et peuvent choisir de disposer d’un autre poste de secours. « C’est une option que nous proposons, a détaillé François Brottes dans Le Parisien mardi matin. Certains clients font ce choix-là, c’est au client d’en avoir l’exigence. »

  • Ouverture d’une enquête

Si les deux entreprises se renvoient la balle, Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique, et Elisabeth Borne, ministre des transports, ont annoncé samedi l’ouverture d’une enquête. Le gouvernement veut savoir ce qui s’est passé et surtout déterminer s’il y avait une fragilité dans l’alimentation de la gare Montparnasse.