Vue aérienne de la file de visiteurs de la tour Eiffel. / Philippe Wojazer / REUTERS

L’accès à la tour Eiffel, un des sites les plus visités de Paris avec plus de six millions de visiteurs par an, a été fermé mercredi 1er août à partir de 16 heures en raison d’un mouvement social.

Selon la direction, cela fait suite à la suspension des négociations avec les syndicats en début d’après-midi. Les visiteurs déjà présents à l’intérieur de la tour ont cependant pu rester, le monument n’étant pas évacué.

Les syndicats CGT et FO dénoncent « des files d’attente parfois monstrueuses », générées selon eux par l’accueil des visiteurs munis de billets vendus en prévente, permettant d’accéder à la Tour à des créneaux horaires spécifiques.

Ils ne contestent pas la décision de monter à 50 % la proportion de tickets ouverts à la réservation par créneau horaire (contre 20 % précédemment), mais déplorent que le choix de la direction de réserver l’un des deux piliers d’entrée à l’accueil de ces visiteurs engendre des files d’attente « souvent totalement déséquilibrées » : jusqu’à trois heures pour les billets classiques et une heure pour les billets horodatés à certains créneaux horaires, selon la CGT.

De son côté la Société d’exploitation de la tour Eiffel (SETE), revendique « 10 000 » billets horodatés vendus chaque jour et assure que « le temps d’attente est très faible ». « Pour les visiteurs sans billet, le temps d’attente aux caisses au pied de la tour Eiffel reste identique à l’année dernière alors que le nombre de visiteurs a augmenté », affirme-t-elle.

Les agents d’accueil « à bout »

« Ce dispositif a été accompagné d’un important renfort d’effectifs », selon la SETE, qui parle d’une « trentaine d’emplois » et assure avoir « impliqué ses collaborateurs » dans la mise en place du dispositif.

Les représentants du personnel ont, de leur côté, constaté que l’ascenseur « dédié » aux visiteurs munis de billets acquis en prévente montait presque à vide lors de certains créneaux – soirée et début d’après-midi – ou était, au contraire, incapable d’absorber le flux aux horaires les plus demandés.

« Au-delà du gâchis généré en termes d’efficacité, insatisfaction des visiteurs (…) les agents d’accueil sont à bout », fustige la CGT, qui propose de permettre à tous « d’accéder aux deux piliers », avec « une file prioritaire » pour les billets achetés en prévente.

La tour Eiffel a accueilli 6,2 millions de visiteurs en 2017. Elle a été à plusieurs reprises touchée par des grèves : en octobre dernier, elle avait été fermée au public en raison d’un arrêt de travail de ses salariés, et en septembre elle avait été partiellement fermée dans le cadre d’une manifestation nationale contre la réforme du code du travail.