Andrew Brunson à sa sortie de prison, à Izmir. / STRINGER / REUTERS

Le sort du pasteur américain Andrew Brunson, actuellement jugé pour « terrorisme » et « espionnage » en Turquie, continue d’envenimer les relations entre les Etats-Unis et la Turquie. Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a fait savoir mercredi 1er août qu’il avait échangé avec son homologue turc, Mevlüt Cavusoglu, au sujet de sa libération. Une rencontre entre les deux responsables doit avoir lieu cette semaine à Singapour.

Andrew Brunson, dont le procès s’est ouvert au printemps, « doit être libéré de sa résidence surveillée et ramené à la maison », a dit à la presse la porte-parole de la diplomatie américaine, Heather Nauert. Accusé de terrorisme et d’espionnage pour le compte de deux organisations classées « terroristes » en Turquie, le réseau du prédicateur Fethullah Gülen, qui vit aux Etats-Unis, et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), le pasteur, qui rejette ces accusations, risque jusqu’à trente-cinq ans de prison.

Sanctions

Les Etats-Unis ont annoncé des sanctions contre les ministres turcs de l’intérieur et de la justice, Suleyman Soylu et Abdulhamit Gul, qu’ils accusent d’avoir joué un rôle majeur dans l’arrestation et la détention du pasteur, présenté comme innocent par l’administration américaine.

Le président américain, Donald Trump, après le « refus » des autorités turques de le libérer malgré les nombreux échanges au plus haut niveau, a estimé que ces sanctions étaient « la mesure appropriée » à prendre, a rapporté Mike Pompeo, en route pour Singapour, où il participera vendredi et samedi à des réunions régionales.

« Cela a beaucoup trop duré », a encore insisté sa porte-parole, tout en assurant que Washington continuait de privilégier « une approche diplomatique ».

Andrew Brunson a été placé il y a une semaine en résidence surveillée, après un an et demi de détention. Au lieu d’apaiser les tensions, cette décision de la justice turque a envenimé la crise entre les deux pays, pourtant alliés au sein de l’OTAN, l’administration Trump ayant fait de la libération du pasteur une priorité.

En retour, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a assuré mercredi que la Turquie ne céderait pas aux menaces des Etats-Unis, accusant Washington de « mentalité évangéliste et sioniste ».