Des soldats israéliens patrouillent le long de la ligne de cessez-le-feu entre Israël et la Syrie, depuis la partie du Golan occupée par l’Etat hébreu. / AMMAR AWAD / REUTERS

Un bombardement aérien israélien a tué sept hommes armés, probablement liés au groupe Etat islamique (EI), qui tentaient de s’infiltrer en Israël à partir du plateau du Golan syrien, a annoncé jeudi 2 août l’armée de l’Etat hébreu.

Mercredi soir, l’armée israélienne avait mené ce raid aérien après avoir repéré sept hommes ayant franchi la ligne de cessez-le-feu depuis la partie du Golan restée sous le contrôle de Damas. Selon le porte-parole de l’armée, Jonathan Conricus, ils se trouvaient à quelques centaines de mètres de la partie occupée par Israël. Selon M. Conricus, il n’y a eu aucune coordination entre les armées israélienne et syrienne avant le bombardement.

« Un avion israélien a attaqué ces sept suspects à l’aide de missiles. Aujourd’hui, lors de recherches sur place, des soldats israéliens ont retrouvé sept corps, cinq fusils d’assaut AK-47, des ceintures d’explosifs, et ce qui paraît être des grenades », a précisé jeudi M. Conricus. Selon les premières indications fournies par l’armée israélienne, ces hommes étaient membres de l’EI et projetaient de s’infiltrer en Israël pour y commettre des attentats.

Ce rare incident survient au moment où les forces du président syrien Bachar Al-Assad sont sur le point de reprendre le contrôle total du sud syrien, après des semaines d’une offensive visant à en chasser rebelles et djihadistes.

Situation similaire à la frontière syro-jordanienne

Les avancées du régime de Damas présentent des avantages pour Israël, a estimé jeudi le ministre de la défense israélien, Avigdor Lieberman :

« De notre point de vue, la situation revient à celle qui prévalait avant la guerre civile [en 2011], à savoir qu’il y a clairement à qui s’adresser, il y a quelqu’un qui est responsable et il y a un pouvoir central. »

Depuis le début de la guerre en Syrie, Israël, qui affirme s’employer à rester à l’écart du conflit, a mené plusieurs frappes contre le régime de Bachar Al-Assad ou ses alliés, le Hezbollah libanais et l’Iran, mais les raids contre des groupes djihadistes sont beaucoup plus rares.

Mais depuis quelques semaines, l’armée israélienne est en alerte, à la suite de l’offensive déclenchée le 19 juin par le régime de Damas et ses alliés dans le sud de la Syrie. Les forces gouvernementales ont déjà repris plus de 90 % des provinces de Deraa et de Kuneitra, dans le Sud-Ouest, qui comprend le plateau du Golan, dont la majeure partie est annexée et occupée par Israël.

La Jordanie a également annoncé jeudi avoir tué un nombre indéterminé de djihadistes de l’EI qui tentaient de s’approcher de sa frontière nord avec la Syrie. Selon l’armée jordanienne, ces djihadistes ont été tués mardi alors que des affrontements violents avaient lieu côté syrien entre les forces du régime et des membres de l’EI, dans la région du bassin de Yarmouk, dans la province de Deraa. Une région proche de la frontière jordanienne et de la partie du plateau du Golan annexée par Israël.

Israël s’est emparé en 1967 de la majeure partie du plateau syrien du Golan, qu’il a annexée en 1981. Cette annexion n’a jamais été reconnue par la communauté internationale.