Un religieux chilien dans la cathédrale de Santiago, le 25 juillet. / IVAN ALVARADO / REUTERS

Des procureurs chiliens ont requis mercredi 1er août l’assistance internationale du Saint-Siège en matière pénale concernant les cas de neuf membres de l’Eglise du pays soupçonnés d’actes de pédophilie.

« Le procureur national, Jorge Abbott, a signé aujourd’hui une requête adressée à l’Etat du Vatican demandant les dossiers canoniques concernant des accusés faisant l’objet d’une enquête du ministère public, dans des affaires d’abus sexuels commis par des ecclésiastiques et des laïcs », a détaillé le ministère de la justice dans un communiqué.

L’Eglise catholique chilienne est en pleine tourmente après que 158 personnes – évêques, prêtres ou laïcs liés à celle-ci – sont ou ont été visées par une enquête pour abus sexuels sur des mineurs et des adultes depuis les années 1960. Au total, le parquet général a recensé 266 victimes, dont 178 étaient âgées de moins de 18 ans.

Des preuves de culpabilité

Au cours d’un voyage au Chili en janvier, le pape François avait défendu avec force l’évêque Juan Barros, soupçonné d’avoir tu les crimes d’un vieux prêtre pédophile, se déclarant persuadé de son innocence et demandant aux victimes présumées des preuves de culpabilité.

Il avait ensuite présenté des excuses puis dépêché dans le pays Mgr Charles Scicluna, l’archevêque de Malte chargé d’enquêter sur les cas de pédophilie chez les prêtres, afin de s’entretenir avec les victimes.

En mai, il avait invité à Rome certaines des victimes et avait convoqué l’ensemble des évêques chiliens. Ces derniers avaient présenté leur démission en bloc après la rencontre. Pour le moment, le pape a accepté la démission de cinq d’entre eux, dont Mgr Juan Barros.