Trois employés expatriés travaillant pour le géant français Sodexo ont été enlevés et exécutés, jeudi 2 août à Kaboul, dans ce qui est qualifié d’« acte terroriste » par les autorités. Dans un communiqué, le leader mondial des services et de la restauration collective en entreprise, Sodexo, a déploré la mort des trois hommes.

Son PDG, Denis Machuel, s’est dit « profondément attristé et choqué par cette perte tragique », et il a confirmé que les victimes étaient de nationalités malaisienne, indienne et macédonienne.

Leurs corps ont été découverts par la police à l’extérieur de Kaboul moins de deux heures après leur disparition jeudi matin. Interrogée, l’ambassade d’Inde à Kaboul a confirmé la mort d’un de ses ressortissants. La représentation malaisienne à New Delhi a également confirmé dans un communiqué « la mort d’un ressortissant malaisien, dont le corps a été retrouvé à 33 kilomètres au sud de Kaboul ».

Personne n’a revendiqué cette opération, mais « à ce stade nous pensons qu’il s’agit d’un acte de terrorisme », a déclaré le porte-parole de la police de Kaboul. D’après ses informations, les trois hommes ont été enlevés dans l’est de la capitale afghane, à proximité de l’aéroport international.

Les circonstances de leur enlèvement encore floues

Mais une certaine confusion demeure à propos des circonstances de leur enlèvement. Selon Bahar Mehr, conseiller de communication du ministère de l’intérieur, ils ont quitté leurs bureaux dans l’est de la ville « vers 8 h 30 » (6 heures en France) à bord d’une voiture conduite par un chauffeur.

« Environ une heure et demie plus tard, leurs corps ont été retrouvés dans les champs du district de Mussahi », à bord d’une autre voiture. « Les trois victimes sont des hommes dont les mains avaient été menottées. Ils ont été tués par balle. Deux d’entre eux se trouvaient dans le coffre, et le troisième sur la banquette arrière », a précisé le porte-parole du ministère de l’intérieur, Nasrat Rahimi.

Le chauffeur qui les accompagnait jusqu’à leur interception et qui a donné l’alerte a été arrêté par la police et « fait figure de suspect », a-t-il précisé.

La région de Mussahi et la route menant à la province du Logar sont réputées dangereuses, avec une importante présence des talibans.

Les enlèvements sont fréquents en Afghanistan, généralement crapuleux. Mais les bandes criminelles peuvent également revendre leurs otages étrangers à des groupes terroristes comme le réseau Haqqani. Celui-ci détient toujours, depuis août 2016, deux professeurs – un Australien et un Américain – de l’université américaine de Kaboul.

Cependant, les Afghans, en particulier à Kaboul, sont les premières cibles des enlèvements criminels. La situation sécuritaire s’est globalement dégradée dans le pays avec la multiplication des attentats, mais aussi la hausse de la criminalité, encouragée par un chômage élevé.