Règlement de compte, acte de vengeance, action à caractère raciste ? Cinq jours après que sept jeunes ont été blessés par des tirs de fusil dans la nuit de dimanche 29 à lundi 30 juillet à Beaune (Côte d’Or), les enquêteurs ne privilégient toujours aucune piste. Le parquet de Dijon évoque toutefois, vendredi 3 août, « des insultes à caractère raciste » proférées plus tôt dans la soirée.

Ce fait divers, rapporté au cœur de l’été par la presse locale, continue d’alimenter les interrogations. Vers 4 heures lundi matin, dans le quartier populaire de Saint-Jacques à Beaune, sept jeunes âgés de 18 à 25 ans avaient été blessés au fusil de chasse par des inconnus ayant ouvert le feu depuis une voiture.

Les jeunes avaient été atteints par des plombs et deux d’entre eux étaient plus sérieusement touchés, sans que leurs blessures soient mortelles.

Les investigations se poursuivent

Plus tôt, vers 1 h 30 du matin, une bagarre avait éclaté entre les occupants d’une première voiture et le groupe de jeunes. « Des insultes à caractère raciste auraient été proférées par les occupants du véhicule », a déclaré dans un communiqué le procureur adjoint de Dijon, Thierry Bas. « Aucune piste n’est à ce jour privilégiée », souligne le parquet, précisant qu’il faudra notamment établir le lien entre les deux véhicules.

« Les investigations se poursuivent : audition de nombreux témoins, audition des victimes, exploitation des vidéosurveillances de la ville de Beaune… afin d’identifier les véhicules et leurs occupants, de déterminer le rôle de chacun et de procéder aux interpellations nécessaires », poursuit le communiqué.

L’organisation SOS-Racisme avait réagi mardi, écrivant dans un communiqué que « la jeunesse métissée des quartiers populaires, constamment assimilée à la délinquance, mérite d’être entendue lorsqu’elle évoque le racisme qu’elle subit, surtout lorsque l’on est confrontés à des passages à l’acte violent ».

La Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) a fait savoir pour sa part qu’elle se constituerait partie civile dans un éventuel procès « si le racisme est confirmé », selon le quotidien Le Bien public.