Nikos Toskas. / LOUISA GOULIAMAKI / AFP

Nikos Toskas, le ministre adjoint de la protection des citoyens, chargé notamment de l’ordre public, a été limogé vendredi 3 août, deux semaines et demie après l’incendie qui a fait 88 morts à l’est d’Athènes le 23 juillet. « Le premier ministre a accepté la démission de M. Toskas », affirment les services d’Alexis Tsipras dans un communiqué.

La semaine dernière, M. Toskas avait proposé sa démission à M. Tsipras, mais celui-ci l’avait refusée. Les services du premier ministre disent l’avoir finalement acceptée au cours « d’une brève réunion » avec M. Toskas, au cours de laquelle il l’a « remercié pour la coopération de toutes ces années ». Les pouvoirs de protection civile ont été transférés au ministre de l’intérieur, Panos Skourletis.

Le gouvernement mis en cause

M. Tsipras est sous pression depuis la semaine dernière, pour s’être contenté d’avoir simplement reconnu « la responsabilité politique » du terrible incendie, qui s’est propagé très vite d’une colline surplombant la ville de Mati et ses environs, à la ville elle-même, construite en grande partie dans une pinède.

Cible des critiques de l’opposition, il s’est rendu une semaine après sur les lieux du désastre. Ses adversaires ont dénoncé un passage « éclair » visant à « éviter la colère des habitants ».

Les partis d’opposition ont martelé que le gouvernement n’avait pas suffisamment prévenu la population du danger, alors que des vents très violents soufflaient depuis l’ouest, et n’avait pas pris suffisamment de dispositions pour une éventuelle évacuation.

Un habitant au milieu du village ravagé de Mati. / COSTAS BALTAS / REUTERS

L’ampleur des ravages humains et matériels, surtout à Mati, a été imputée par autorités et experts à la violence des vents et à l’urbanisme anarchique de la zone, développée en pleine pinède. Nombre de victimes ont en effet été rattrapées par les flammes alors qu’elles tentaient de gagner les plages, faute de plan d’évacuation et d’accès à la mer.

Le bilan, qui dépassait 90 morts, a été revu à la baisse vendredi à 88, un disparu, et 40 hospitalisés dont neuf dans un état critique.