Des proches des victimes venus les identifier à la morgue. / ABDO HYDER / AFP

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a condamné vendredi 3 août une attaque survenue la veille dans la ville yéménite de Hodeïda, sur la mer Rouge, aux mains des rebelles houthistes, au cours de laquelle au moins cinquante-cinq civils ont péri.

Selon ce communiqué, « 55 civils ont été tués et 170 autres blessés lorsqu’une série d’explosions ont frappé des secteurs densément peuplés de la ville côtière, dont un marché aux poissons et des zones entourant l’hôpital Al-Thawra », un établissement soutenu par le CICR.

Le chef de la délégation du CICR au Yémen, Johannes Bruwer, a évoqué « des explosions au sol dont les circonstances demeurent inconnues », et déploré « le manque de respect pour la vie des civils ».

L’ONU se dit « choquée »

La coordinatrice humanitaire de l’ONU pour le Yémen, Lise Grande, s’est déclarée vendredi « choquée » par ces attaques ayant visé « le plus grand hôpital du Yémen ». « Les hôpitaux sont protégés en vertu du droit humanitaire international », a-t-elle souligné. « Rien ne peut justifier ces pertes de vies ».

« Al-Thawra est le plus grand hôpital du Yémen et l’une des quelques structures médicales fonctionnant encore dans la région », a ajouté Mme Grande. « Il dispose l’un des plus grands centres de traitement du choléra dans la ville », a-t-elle souligné.

Des médecins et des témoins avaient affirmé qu’au moins 20 personnes avaient été tuées et des dizaines blessées jeudi par un raid aérien sur l’entrée de l’hôpital Al-Thawra et un bombardement du marché aux poissons à Hodeïda.

La télévision des rebelles houthistes, Al-Massirah, avait donné auparavant un bilan de 55 morts et 124 blessés, faisant état de « deux raids aériens » contre l’hôpital Al-Thawra et le marché aux poissons.

Les médias houthistes ont accusé la coalition dirigée par Riyad, qui intervient au Yémen depuis 2015 en soutien aux forces gouvernementales, d’être derrière ces attaques. Mais cette dernière a nié catégoriquement.

Les forces progouvernementales, soutenues par l’aviation d’une coalition militaire sous commandement saoudien, ont lancé le 13 juin une offensive pour reprendre la cité aux houthistes.