Un contre-manifestant fait un doigt d’honneur aux sympathisants d’extrême droite manifestant à Portland (Oregon), le 4 août. / JIM URQUHART / REUTERS

Une manifestation organisée par deux groupes d’extrême droite a été rapidement interrompue samedi 4 août à Portland, ville progressiste de l’Etat de l’Oregon (ouest des Etats-Unis), après des jets de projectiles par des contre-manifestants.

Des pierres et des bouteilles ont été lancées en direction de la police qui a ordonné « la dispersion » de la marche peu de temps après son coup d’envoi.

Des images de ce rassemblement, auquel participaient des centaines de personnes, en présence d’un important dispositif de sécurité, montrent des panaches de fumée s’élevant au-dessus de cette ville d’environ 640 000 habitants.

La police de Portland a déclaré que des « mortiers artisanaux » ont été saisis. De leur côté, les militants ont accusé les forces de l’ordre d’avoir tiré des « grenades assourdissantes ».

« Une menace sérieuse »

Ce rassemblement s’annonçait tendu, un an après les violences meurtrières de Charlottesville, en Virginie (est). La police avait demandé aux manifestants de ne pas emporter leurs armes alors que l’Oregon permet normalement leur port dissimulé (« concealed carry »).

Deux organisations, les Patriot Prayer et les Proud Boys, avaient appelé à défiler en soutien à Joey Gibson, lui-même membre d’un groupe d’extrême droite et candidat au Sénat sous l’étiquette républicaine dans l’Etat voisin de Washington.

Le 30 juin, les deux groupes avaient déjà défilé à Portland. La manifestation avait été qualifiée d’émeute et interrompue par la police, après que plusieurs personnes ont été blessées lors d’affrontements entre membres des groupes d’extrême droite et contre-manifestants.

Des sympathisants du groupe d’extrême droite Patriot Prayer, à Portland (Oregon), le 4 août. / BOB STRONG / REUTERS

« Le mélange possible de la haine et de la violence dans les rues de Portland pose une menace sérieuse à la sécurité de notre communauté, et en particulier aux habitants de couleurs, aux femmes et aux LGBT », avaient déclaré quarante groupes progressistes dans un communiqué.

Sur leur page Facebook, des organisateurs avaient prévenu qu’ils ne « s’excuseraient pas pour tout usage de la force survenu pour protéger notre communauté contre le fléau de la violence de droite ».

« Tout semblait normal »

Après la dispersion de la manifestation, la branche locale des socialistes démocrates d’Amérique a, sur Twitter, rejeté la faute sur les forces de l’ordre, affirmant que « peu avant 14 heures, tout semblait normal dans la foule ».

« Puis, sans avertissement, les flics ont tiré des grenades assourdissantes dans la foule antifasciste et ont commencé à forcer les gens à se disperser », a déclaré l’organisation, désignant la police de Portland comme responsable de cette « escalade » qui a « créé une situation dangereuse ».

La veille, le maire démocrate de la ville, Ted Wheeler avait déclaré trouver « particulièrement troublant que des personnes fassent état publiquement de leur volonté d’agir violemment ».