L’arrivée d’air froid par le nord entraînera mardi en fin de journée de forts orages en Normandie, dans le Nord et le Bassin parisien. / Météo France

La journée de mardi 7 août marquera le pic de la canicule dans plusieurs régions, avant l’arrivée d’une dépression orageuse par le nord-ouest dans l’après-midi, qui entraînera une chute des températures.

Ce qui ne signifie pas nécessairement la fin des alertes météo. La collision entre l’air plus frais venu de l’Atlantique et « l’air surchauffé » risque en effet de provoquer mardi soir en Normandie, dans la région parisienne et dans le Nord des orages « forts voire violents » localement, avec de la grêle et de fortes rafales de vent, a mis en garde le prévisionniste Jean-Pierre Hameau.

Soixante-six départements sont donc classés en vigilance orange par Météo-France jusqu’à mercredi matin, en raison de la canicule ou d’orages, voire les deux, comme dans le Bassin parisien, où 40 °C sont attendus mardi.

Risque d’« effet contrecoup »

Malgré le rafraîchissement annoncé, les autorités sanitaires ont appelé à ne pas relâcher l’attention. « La récupération est de plus en plus difficile » pour les personnes fragiles et âgées, a rappelé sur BFM-TV le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, qui redoute un « effet contrecoup sur les organismes des personnes les plus fragiles » trois ou quatre jours après la fin de l’épisode. Quinze ans après la canicule meurtrière d’août 2003, « les messages de prévention commencent à porter leurs fruits », a-t-il toutefois noté.

Alors qu’il est recommandé de boire régulièrement de l’eau mais aussi de manger suffisamment, un quart des personnes âgées qui ont consulté un service d’urgence pour la canicule souffraient d’hyponatrémie : ces personnes avaient bu trop d’eau sans manger assez.

La ministre de la santé, Agnès Buzyn, a répété malgré tout lundi sur RTL qu’il n’y avait « pas aujourd’hui d’alerte particulière ni des établissements de santé ni des maisons de retraite de type Ehpad, ni du monde du travail », même s’il faudra attendre un mois pour avoir les « chiffres consolidés des pathologies et des décès » liés à la chaleur.

Le pays épargné par les incendies

La canicule entraîne d’autre part une pollution à l’ozone persistante dans de nombreuses régions, en Ile-de-France, dans l’Est, la vallée du Rhône, les Alpes. Ce polluant favorise l’asthme et peut aggraver des troubles cardio-vasculaires ou respiratoires.

La vitesse maximale a été réduite de 20 km/h sur de nombreux axes routiers et la circulation différenciée, qui interdit aux véhicules les plus polluants de rouler, a été mise en place lundi dans plusieurs villes, notamment Lyon, Strasbourg, Annecy, ainsi qu’à Paris et dans les communes de petite couronne, où elle est reconduite mardi.

Si l’impact de la canicule et la sécheresse se font également sentir sur les activités économiques, notamment agricoles, le pays a en revanche été plutôt épargné par les incendies. « On a eu beaucoup d’eau au printemps, donc malgré une sécheresse de surface qui s’installe, c’est quand même moins sec que les années précédentes dans les régions comme la Corse et le Sud où partent habituellement les feux. Et on n’a pas de vent », explique Jean-Pierre Hameau.