Selon les chiffres du ministère actualisés jeudi 9 août, plus de 66 000 candidats sont encore en attente d’une place dans l’enseignement supérieur sur la plateforme Parcoursup. Ils sont précisément 66 402 à n’avoir pas obtenu d’affectation même si le ministère considère que seuls 16 300 d’entre eux veulent encore « s’inscrire via Parcoursup » et ont ainsi répondu à des propositions d’accompagnement.

Les autres, soit quelque 50 102 candidats, sont considérés comme « inactifs » : « Ils ne se manifestent plus : on leur a envoyé plusieurs messages, et depuis le 7 juillet, lendemain des résultats du bac, ils ne se sont pas manifestés », assure Jérôme Teillard, chef du projet Parcoursup au ministère de l’enseignement supérieur.

A titre de comparaison, le 21 juillet 2017, environ 65 000 jeunes inscrits sur l’ancienne plateforme d’admission post-bac (APB), décriée pour le système de tirage au sort en vigueur pour les filières sous tension, étaient sans affectation à l’université.

Près de 73 % des 812 050 inscrits sur Parcoursup sont en revanche fixés sur leur sort : 481 530 ont définitivement accepté une proposition tout comme 110 322 autres qui ont, eux, maintenu un ou plusieurs autres vœux en attente. Près de 154 000 personnes ont par ailleurs quitté Parcoursup notamment en raison d’un échec au bac ou parce qu’elles sont inscrites dans des cursus privés.

Des propositions « tous les jours »

Alors que la rentrée approche, le ministère veut envoyer aux jeunes sans affectation « un message de sérénité : tous les jours il y a des propositions qui sont faites aux candidats », assure M. Teillard.

Le ministère espère voir des places se libérer à la fin du mois, avec la clôture des inscriptions le 27 août pour toutes les formations qui ont leur rentrée le 3 septembre (classes préparatoires, BTS ou certaines licences universitaires…), ce qui obligera les candidats de ces formations à renoncer définitivement à leurs autres vœux.

« Actuellement, un jeune peut garder beaucoup de vœux en attente sans qu’on sache quel est son ordre de préférence, et peut par là, bloquer des places », explique François Germinet, président de l’université de Cergy-Pontoise et membre de la Conférence des présidents d’université (CPU, pro-réforme).

Le 5 septembre, souligne Jérôme Teillard, s’achèvera la « phase principale », et il n’y aura « plus de vœux en attente à partir de cette date ». Les élèves pourront toutefois recevoir de nouvelles propositions jusqu’au 21 septembre.

Mi-juillet, plusieurs organisations opposées à la loi sur les nouvelles modalités d’accès à l’université et à Parcoursup ainsi que le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis ont annoncé avoir saisi le Défenseur des droits pour « faire la lumière sur les modalités de sélection » des candidats à l’enseignement supérieur.