Les talibans sont entrés vendredi 10 août dans la ville de Ghazni, chef-lieu de la province du même nom, à moins de 200 km au sud de la capitale Kaboul où les combats se poursuivent, ont rapporté les responsables régionaux.

Selon le chef de la police locale, Farid Ahmad Marshal, joint par l’Agence France-Presse (AFP) dans la matinée, ils ont « lancé leur assaut hier [jeudi] vers 23 heures en attaquant les barrages de sécurité qui ceinturent la ville. Les combats se poursuivent avec les forces de sécurité ».

« Ils ont avancé en ville et tiré plusieurs mortiers sur les habitations » a précisé le porte-parole du gouverneur provincial Arif Noori, évoquant plusieurs morts et blessés parmi les soldats. « Les corps d’une trentaine de talibans gisent au sol » a-t-il également rapporté.

« On est terrifiés »

Selon une source sécuritaire, les forces spéciales avaient été par précaution « déployées le mois dernier le long de l’autoroute Kaboul-Kandahar » – qui passe par Ghazni – « en prévision d’une offensive des talibans ». Ces dernières sont déjà « en mouvement » pour bloquer leur progression.

Joint au téléphone par l’AFP, Yasan, un habitant de Ghazni a raconté : « Les talibans (...) se servent des hauts-parleurs de la mosquée pour dire aux gens de rester chez eux. On entend de fortes explosions et des tirs, on est terrifiés. »

Le porte-parole des insurgés, Zabihullah Mujahid, a expliqué dans un communiqué que « cette attaque s’inscrit dans de cadre de l’offensive de printemps », lancée début mai « dans plusieurs directions ».

« Des centaines de moudjahidines équipés d’armes lourdes se sont emparés des checkpoints et postes de police de la ville », a-t-il ajouté. Et ce dernier d’affirmer que « 140 membres des forces ennemies » ont été tuées mais que les pertes dans les rangs insurgés sont faibles.

Ghazni est la deuxième capitale provinciale à tomber en moins de trois mois après Farah, dans l’ouest, le 15 mai. Celle-ci a toutefois été rapidement reprise par l’armée.