Cedric Herrou s’est rendu le 18 mai au Festival de Cannes, à l’occasion de la projection du documentaire « Libre », consacré à son combat en faveur des migrants. / LOIC VENANCE / AFP

Le contrôle judiciaire du militant Cédric Herrou, devenu le symbole de l’aide aux migrants à la frontière franco-italienne, a été assoupli vendredi 10 août par la cour d’appel d’Aix-en-Provence, selon son avocat. M. Herrou avait demandé la veille la levée de son contrôle judiciaire devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel, qui a siégé à huis clos.

De nouveau le droit de voyager

Selon son avocat, Bruno Rebstock, l’obligation de se présenter tous les quinze jours à la gendarmerie est maintenue. En revanche, « Cédric Herrou récupère son passeport, peut quitter le territoire national en informant le juge d’instruction et peut librement fréquenter les gares et parvis », a précisé Me Rebstock, saluant une décision « encourageante ».

L’agriculteur âgé de 38 ans peut également aller en Italie, pays situé à proximité de son domicile, mais « uniquement pour raisons professionnelles », a souligné son avocat.

« Je suis soulagé personnellement, ma vie sera plus simple et cela signifie aussi que l’on ne me considère pas comme un délinquant ou quelqu’un de dangereux », a réagi auprès de l’AFP Cédric Herrou. Tout en ajoutant :

« On criminalise les personnes qui aident les migrants alors que nous sommes de simples citoyens qui réagissent aux défaillances des Etats sur le sujet. »

Le principe de fraternité reconnu par le Conseil constitutionnel

Cette seconde demande de M. Herrou de levée de son contrôle judiciaire s’est appuyée, selon sa défense, sur la décision du Conseil constitutionnel du 6 juillet dernier selon laquelle une aide désintéressée au « séjour irrégulier » des étrangers ne saurait être passible de poursuites, au nom du principe de fraternité.

Le contrôle judiciaire de Cédric Herrou est en place depuis le 23 juillet 2017, quand il avait été arrêté en gare de Cannes avec des demandeurs d’asile. « C’est un moyen de bloquer mes actions en fait, d’entraver ma liberté et non pas seulement de la contrôler. C’est un moyen de punir les gens avant de les avoir jugés », avait-il dénoncé jeudi.

Il s’élève également contre la présence de « 40 gendarmes mobiles sur [sa] propriété vingt-quatre heures sur vingt-quatre ». « Il y a un constat d’huissier. Ils sont restés sur ma propriété un mois et demi et on va porter plainte », a-t-il dit.

Elle bloque le décollage pour empêcher une expulsion
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