La crise au Venezuela expliquée en quatre minutes
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Déjà durement frappé par la crise économique, le Venezuela doit aussi faire face aux aléas climatiques : dans le sud du pays, des milliers de familles sont touchées par les inondations qui affectent maisons et récoltes et favorisent la résurgence de maladies, à l’heure d’une grave pénurie de médicaments.

Les crues du fleuve Orénoque affectent huit Etats, selon le gouvernement, sur les dix-sept que traverse le plus important cours d’eau du pays. Dans certaines zones inondées, les réfrigérateurs flottants au niveau des toits des voitures témoignent des ravages de plus de deux mois de pluie et du passage d’une trentaine d’ondes tropicales. Par endroits, la barque est le seul moyen de transport.

Environ 5 500 personnes se trouvent encore dans des abris mis en place par les autorités dans des écoles, a déclaré jeudi à Caracas le ministre de la communication, Jorge Rodriguez.

« Les gens meurent, parce qu’il n’y a rien »

« La faim frappe fort, il n’y a pas de nourriture. Beaucoup de personnes sont isolées, les centres de santé manquent de médicaments », déclare à l’Agence France-Presse (AFP) José Naveda, journaliste et membre de l’ONG Kape Kape, qui œuvre auprès des communautés indigènes de l’Etat d’Amacuro, habité majoritairement par l’ethnie Warao.

On estime que l’Orénoque a atteint cette année son plus haut niveau en quatre décennies. « Il semble que la situation s’aggrave chaque année avec les inondations », rapporte-t-il. De plus, les crues « ravagent les plantations de mais, yucca, manioc et bananes » et autres cultures des zones rurales de l’Etat du Delta Amacuro (est).

Selon le journaliste, les inondations ont provoqué des cas de « vomissements, diarrhées et fièvre parmi la population infantile ». « La rougeole et la coqueluche ont augmenté. Les gens meurent, parce qu’il n’y a rien. » L’Organisation panaméricaine de la santé a recensé 35 décès dus à la rougeole depuis mi-2017 au Venezuela. Le paludisme aussi est une menace croissante, selon les ONG.

Dans le contexte de la grave crise économique qui ravage le pays, provoquant des pénuries d’aliments de base, la Fédération pharmaceutique déplore un manque de près de 90 % des médicaments. Beaucoup sont hors de prix, alors que le FMI prévoit une inflation de 1 000 000 % pour 2018.