La ministre rwandaise des affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, a estimé, dans un entretien avec l’AFP, avoir observé « beaucoup de bonne volonté » en France dans les rapports avec le Rwanda depuis l’arrivée au pouvoir, en 2017, du président Emmanuel Macron.

« Je dois dire que depuis que le président Macron est en France, on a vu beaucoup de bonne volonté », a déclaré Mme Mushikiwabo lors de cette interview effectuée jeudi 2 août à Kigali dans le cadre de sa candidature à la tête de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).

« Ce désir d’établir des relations basées sur la confiance qui avait été brisée depuis bientôt vingt-cinq ans, je crois que ça présage d’une relation beaucoup plus apaisée », a-t-elle ajouté, estimant qu’il sera désormais possible de « discuter avec honnêteté » des « questions les plus difficiles ».

Sommet de l’OIF en octobre

« La question qui a divisé la France et le Rwanda est une question très importante, très grave, et donc je ne vais pas simplifier les choses ou trouver des solutions simplistes », a expliqué Mme Mushikiwabo. Les relations entre Paris et Kigali sont particulièrement tendues en raison des accusations rwandaises sur le rôle joué par la France dans le génocide qui a fait quelque 800 000 morts d’avril à juillet 1994, selon l’ONU, essentiellement au sein de la minorité tutsi.

Le président rwandais, Paul Kagame, qui avait pris le pouvoir à Kigali, à la tête du Front patriotique rwandais (FPR), quelques jours avant la fin du génocide, accuse la France d’avoir soutenu le pouvoir hutu et d’avoir ainsi été un acteur des tueries. Paris a toujours démenti toute implication dans les massacres.

Mme Mushikiwabo est soutenue par la France pour devenir la prochaine secrétaire générale de l’OIF, qui sera désignée au sommet de la Francophonie les 11 et 12 octobre en Arménie. Le dernier sommet, à Dakar en 2014, avait vu l’élection de la Canadienne Michaëlle Jean, qui est candidate à sa propre succession.