Manifestation samedi 11 août à Tel-Aviv. / AHMAD GHARABLI / AFP

Des milliers d’Arabes israéliens ont manifesté samedi 11 août à Tel-Aviv pour dénoncer une loi controversée définissant Israël comme l« Etat-nation du peuple juif ». Le rassemblement sur la place Yitzhak Rabin a été organisé à l’initiative d’organisations représentant la minorité arabe israélienne, qui constitue 17,5 % de la population.

Des juifs israéliens se sont joints aux manifestants qui ont crié en hébreu et en arabe « égalité, égalité », « on ne se taira pas, l’Apartheid ne passera pas », tout en traitant le premier ministre Benjamin Netanyahou de « fasciste ».

Statut « spécial » de l’arabe

La loi votée par le Parlement le 19 juillet avec le soutien de M. Netanyahou confère aux juifs le droit « unique » à l’autodétermination en Israël, et proclame que l’hébreu est la seule langue officielle d’Israël alors que l’arabe n’a qu’un statut « spécial » qui n’a pas été défini. Aucun article ne mentionne l’égalité entre les citoyens ou le caractère démocratique du pays, faisant craindre que le caractère juif d’Israël ne prime sur les autres principes.

La semaine dernière, une énorme manifestation avait déjà réuni près de 50 000 des 130 000 druzes du pays, une autre minorité opposée aussi à cette loi. Pour les minorités druze et arabe, la loi fait d’eux des citoyens de seconde zone. Ce texte inquiète d’autant plus les minorités que le document fait partie des lois fondamentales qui font office de Constitution, inexistante en Israël.

Cinq appels ont été déposés contre la loi devant la Cour suprême. Mais M. Netanyahou a affirmé dimanche qu’il n’avait pas l’intention d’amender la loi en expliquant que sans ce texte, « il sera impossible de garantir pendant des générations l’avenir d’Israël comme Etat national juif ».

Les Arabes israéliens sont les descendants des Palestiniens restés sur leurs terres après la création de l’Etat d’Israël en 1948.