La ministre de la santé a évalué la hausse d’activité des urgences pendant les vagues de chaleur entre 3 et 6 %. / LOIC VENANCE / AFP

Quinze ans après la canicule de 2003, qui a marqué les esprits par la surmortalité qu’elle a entraînée, l’épisode de forte chaleur ayant touché la France jusqu’au mercredi 8 août n’a cette fois pas accru outre mesure l’activité des urgences, selon les représentants urgentistes.

« Les campagnes de prévention qui ont été bâties au cours des quinze dernières années donnent de bons résultats, la population a compris les risques de la chaleur », a observé pour l’AFP Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France, qui avait alerté début août sur le risque de saturation des hôpitaux.

« La méconnaissance du phénomène [caniculaire] n’existe plus en 2018, (…) les spots télévisés le rappellent à tout le monde », a ajouté Pierre Carli, chef de service au SAMU de Paris, en soulignant la « solidarité » pendant cette période de fortes chaleurs.

« On a eu des appels de gens nous signalant des personnes qui n’étaient pas bien chez elles, ce qui évite que ces gens-là ensuite soient malades. Des appels 100 % chaleur, c’est-à-dire quelqu’un qui n’est pas du tout malade et qui fait un coup de chaleur, on n’en a pas vu à Paris », a-t-il précisé.

Urgences malgré tout en surchauffe

Du côté des urgences, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris a signalé dans un communiqué jeudi que, dans une période de sept jours jusqu’au mercredi 8 août, le nombre de passages avait augmenté de 10,1 % pour les personnes âgées par rapport aux mêmes dates en 2017 dans 13 services sur 17 en Ile-de-France.

La ministre de la santé, Agnès Buzyn avait, elle, noté le 8 août « une petite suractivité » pendant les vagues de chaleur, avec en moyenne « entre 3 % et 6 % des passages qui étaient réellement en lien avec la canicule ».

Mais globalement, selon François Braun, « l’effet des pathologies directement liées à la chaleur sur l’activité des urgences est très faible ». « La période s’est mal passée, mais pas à cause de la canicule. L’activité des urgences continue d’augmenter dans des services qui sont maintenant au bout de leurs limites en termes de volume d’activité, c’est lié aux fermetures de lits en période estivale et au manque d’effectifs », a-t-il expliqué.