A bord de l’« Aquarius », le dimanche 12 août. / GUGLIELMO MANGIAPANE / REUTERS

La présidente de SOS Méditerranée, Sophie Beau, a appelé lundi « l’ensemble des pays européens à prendre leurs responsabilités » pour trouver un port sûr à l’Aquarius.

Au cours de deux opérations vendredi, le navire humanitaire a récupéré 141 personnes au large des côtes libyennes, dont la moitié sont des enfants, et un tiers, des femmes, a précisé Mme Beau.

Dans la matinée de vendredi, le bateau a récupéré 25 migrants à bord d’une petite barque en bois. L’après-midi, le navire humanitaire a secouru 116 personnes, dont 67 mineurs non accompagnés, essentiellement originaires de Somalie et d’Erythrée, qui se trouvaient sur une embarcation en bois, « surchargée », sans eau ni nourriture.

« Les gardes-côtes qui ont assuré le sauvetage nous ont dit qu’ils ne pouvaient pas nous donner un port sûr. La Libye n’est pas un port sûr », a estimé Mme Beau.

L’Aquarius « est en position entre Malte et l’île italienne de Lampedusa », a indiqué à l’AFP Mme Beau, dont l’association humanitaire a déjà eu deux « réponses officielles négatives » de la part de Malte et de l’Italie.

Une situation en « contradiction » avec le droit maritime

« On demande à l’ensemble des Etats européens de trouver une solution. On les appelle à prendre leurs responsabilités pour trouver un port sûr en Méditerranée », a ajouté Mme Beau, selon laquelle la situation actuelle est « en contradiction la plus totale avec le droit maritime international, et tout cela se fait sur le dos de personnes en danger ».

Autre « effet pervers de la non-gestion » de ce problème humanitaire par les Etats, « des rescapés ont raconté que cinq navires leur sont passés devant sans s’arrêter », condamne la présidente de SOS Méditerranée. « Et aujourd’hui il n’y a aucun navire sur la zone de détresse, nous sommes très inquiets. »

Dimanche, une embarcation de 11 personnes qui naviguait dans les zones maltaises est finalement tombée en panne entre la zone maltaise et la zone italienne. Elle a été prise en charge par les gardes-côtes italiens, a encore indiqué la présidente de SOS Méditerranée.

Samedi, le ministre italien de l’intérieur, Matteo Salvini, chef de file du parti d’extrême droite de la Ligue a déclaré que l’Aquarius, « propriété d’un armateur allemand avec un pavillon de Gibraltar », « ne verrait jamais un port italien ».

En juin, l’Aquarius avait récupéré 630 migrants au large de la Libye. Mais l’Italie et Malte avaient refusé de les laisser débarquer. L’odyssée du navire s’était achevée dans le port espagnol de Valence. L’Aquarius est ensuite resté un mois en escale technique à Marseille.