Omarosa Manigault Newman, le 16 janvier 2017. / DOMINICK REUTER / AFP

L’ancienne directrice des relations publiques de la Maison Blanche, Omarosa Manigault Newman, auteure d’un livre à paraître sur son expérience au côté de Donald Trump, a diffusé dimanche 12 août, dans l’émission « Meet the Press » sur ABC, un enregistrement de son licenciement par le chef de cabinet de la présidence américaine, John Kelly.

« C’est une Maison Blanche dans laquelle tout le monde ment », a affirmé l’ancienne haute conseillère, chargée du « Bureau des relations publiques » jusqu’en janvier dernier.

La discussion enregistrée se serait déroulée dans la « Situation Room » de la Maison Blanche. La salle de gestion des crises, située au sous-sol du siège de la présidence américaine, est ultra-sécurisée et les appareils électroniques y sont interdits, afin d’éviter toute fuite d’informations confidentielles.

Dans cet enregistrement, effectué en 2017, selon l’ancienne conseillère, le secrétaire général de la Maison Blanche invoque des « problèmes d’intégrité importants » pour justifier son licenciement – des problèmes notamment liés à l’utilisation d’une voiture du gouvernement, posant selon lui des « problèmes légaux ».

« Je pense qu’il est important de comprendre que si votre départ se déroule dans une bonne entente, vous pouvez voir tout ce temps passé ici comme une année au service de votre pays. Et vous pouvez continuer dans le futur sans aucune difficulté quant à votre réputation », déclare notamment le chef de cabinet de Donald Trump dans l’enregistrement. Un passage au ton « menaçant » pour Mme Manigault Newman, qui justifie selon elle la diffusion de leur discussion. « Personne ne m’aurait cru si je n’avais pas cet enregistrement », a-t-elle déclaré sur ABC.

Un « mépris flagrant pour notre sécurité nationale »

Plus que le contenu même des révélations, la diffusion d’une discussion enregistrée dans l’un des lieux les plus sécurisés autour du président américain a provoqué de nombreuses réactions politiques outre-Atlantique.

« L’idée même qu’un membre du personnel puisse faire entrer un appareil d’enregistrement dans la salle de crise témoigne d’un mépris flagrant pour notre sécurité nationale, a déclaré dimanche la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders, dans un communiqué. Et se vanter à la télévision nationale prouve le manque de caractère et d’intégrité de cette ex-employée mécontente », a-t-elle poursuivi.

La secrétaire nationale du parti conservateur, Ronna McDaniel, a déclaré sur Twitter que « si [Omarosa Manigault Newman] a enfreint la loi fédérale, elle devait être poursuivie ». Le conseiller éthique de la Maison Blanche sous l’administration Obama, Norm Eisen, a, lui, considéré que cette diffusion pouvait enfreindre la loi américaine, mais que « toute poursuite judiciaire [était] peu probable ».

Dans son livre à paraître, Mme Manigault Newman, ancienne candidate de l’émission de téléréalité « The Apprentice », animée pendant des années par Donald Trump, annonce détenir d’autres enregistrements de discussion avec l’actuel occupant de la Maison Blanche – et assure avoir entendu un enregistrement du temps de « The Apprentice » dans lequel le président américain aurait tenu des propos racistes.

« Avec du recul, je dirai que j’ai été complice de la tromperie de la Maison Blanche vis-à-vis de la nation », a déclaré celle qui a soutenu depuis 2014 la ligne de Donald Trump, et qui affirme désormais que le président américain « souffre de déclin sur le plan mental ».

Selon elle, « il lui est difficile de traiter des informations complexes » et « il n’est pas impliqué dans certaines des décisions les plus importantes pour le pays ». « J’ai été complice de cela et je le regrette », a-elle admis.