Un policier américain portant une caméra-piéton lors d’un match de basket à Sacramento, le 22 mars. / Kelley L Cox / USA TODAY Sports

Plusieurs modèles de caméras-piétons, utilisées par des polices du monde entier, sont vulnérables à des attaques informatiques à distance, qui peuvent dans certains cas permettre de modifier les images enregistrées, a révélé un chercheur en sécurité informatique lors de la conférence DefCon, qui vient de s’achever à Las Vegas.

Josh Mitchell, qui travaille pour la société Nuix, a testé des modèles construits par cinq entreprises (Vievu, Patrol Eyes, Fire Cam, Digital Ally, et CeeSc) et y a découvert d’importantes failles de sécurité. Chez les cinq constructeurs, il a démontré qu’il était possible d’obtenir des informations sensibles, comme la géolocalisation des caméras ou leur identifiant unique. Quatre des modèles testés comportent également des failles qui peuvent permettre, à distance, d’accéder aux images filmées, de les supprimer ou de les modifier à l’insu de l’utilisateur. Dans certains cas, il est également possible pour un pirate de consulter en direct les images filmées par la caméra.

« Il y a des vulnérabilités qui sont spécifiques à chacune des caméras testées, mais il y a aussi une tendance générale que l’on retrouve partout. Il manque à ces caméras de nombreux outils de protection modernes », dit M. Mitchell, cité par Wired. L’un des problèmes trouvés sur l’ensemble des modèles testés concerne les firmwares, les logiciels embarqués utilisés par les caméras : leur mise à jour se fait sans vérification d’une signature cryptographique, ce qui les rend très vulnérable au remplacement de leur logiciel « normal » par une version modifiée par des pirates.

Les caméras-piétons d’Axon, le leader du marché, ne figurent pas parmi les modèles testés. En France, après plusieurs périodes d’expérimentation, ces caméras, parfois appelées « bodycam », se déploient peu à peu. Leurs partisans vantent leur rôle dans la prévention des violences policières, mais leur efficacité précise fait toujours l’objet d’un débat.