François Ciccolini, en février 2017 à Bastia. / PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP

Une simple question qui déclenche de violentes menaces. La rédaction de France Bleu Mayenne a choisi de diffuser, mercredi 15 août, l’enregistrement audio de l’altercation entre l’un de ses journalistes, qui a déposé plainte, et l’entraîneur de Laval, François Ciccolini.

Les faits se sont déroulés vendredi, dans les couloirs du stade de Boulogne-sur-Mer, après la défaite de Laval (2-0), lors de la 2e journée du championnat de National, la troisième division française. Le journaliste a posé « une simple question sur les raisons de la défaite », a assuré la rédaction de France Bleu.

L’entraîneur, en poste depuis un peu moins de deux mois, a alors proféré des menaces, lançant notamment : « Peut-être que je vais te frapper la tête par terre (…). Tu as déjà vu un journaliste avec un sparadrap sur la tête ? Parce que tu vas en voir un dans trois minutes (…). J’ai ce qu’il faut, je vais te frapper d’un coup de crosse à la tête. »

Le conseil national de l’éthique de la Fédération française de football (FFF) a saisi dans la soirée de mardi la commission de discipline sur ce dossier, considérant que « les propos tenus revêtent un caractère menaçant et agressif ».

Une rencontre programmée vendredi

De son côté, le club avait réagi mardi dans un communiqué, considérant que les journalistes mayennais qui avaient « interpellé » Ciccolini dans les couloirs du stade n’avaient pas « respecté » le « cadre protocolaire » prévu par la Fédération française de football. « Le coach a très mal accueilli les questions posées (…). Il l’a fait savoir laconiquement », a conclu le club, souhaitant organiser avec le journaliste un « entretien d’échange ».

Face au tollé suscité par cette réaction officielle, et après la mise en ligne de l’enregistrement, le club mayennais a adouci ses propos et publié un nouveau communiqué dans lequel il précise qu’« avant l’entretien prévu vendredi, François Ciccolini présente ses excuses au journaliste de France Bleu Mayenne, Martin Cotta. Ses paroles ont dépassé sa pensée. La rencontre programmée vendredi aura le mérite de clarifier la situation ».

« Rien ne justifie de telles extrémités de la part d’un homme censé incarner un club historique du football français », a de son côté réagi, dans un communiqué, la Société des journalistes de France Bleu, rappelant « que les journalistes doivent pouvoir exercer leur métier en toute sérénité, dans une zone mixte d’un stade et partout ailleurs ».

L’Union des journalistes de sport en France a « dénoncé » ces « menaces violentes », « graves » et « parfaitement intolérables ». « Les instances du football » et le club doivent « prendre toutes les mesures qui s’imposent pour ne pas laisser cette situation intolérable sans suite », a plaidé le syndicat.