Une rencontre de Coupe Davis entre la Colombie et le Brésil, à Barranquilla, en Colombie, le 7 avril 2018. / LUIS ACOSTA / AFP

Le projet de grande réforme de la Coupe Davis, qui clive radicalement le monde du tennis, est soumis au vote jeudi 16 août à Orlando (Floride) entre partisans d’un tournoi raccourci et plus lucratif et adeptes d’un format centenaire boudé par les stars.

Le scrutin, qui ouvrira la dernière journée de l’assemblée générale de la Fédération internationale de tennis (ITF), est attendu entre 15 heures et 15 h 30 (heure de Paris)).

La majorité des deux tiers des voix est requise pour valider le projet défendu par le patron de l’ITF qui vise à profondément réformer la compétition internationale, créée en 1900.

Quelque 144 fédérations nationales sont invitées à voter, certaines, représentant l’Australie, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la France et l’Allemagne, ayant plus de poids que les autres.

Si la réforme était adoptée, la compétition centenaire, étalée sur quatre week-ends de trois jours, serait désormais disputée durant une phase finale raccourcie à une semaine entre 18 équipes, en novembre, pour clôturer la saison. L’épreuve serait centralisée sur terrain neutre et bannirait les fameux matchs en cinq sets.

Passion et argent

Le critère financier est un argument de poids pour l’ITF. L’instance a signé un partenariat juteux avec le groupe d’investissement Kosmos, présidé par le footballeur de Barcelone Gerard Piqué qui devrait être présent à Orlando : trois milliards de dollars (2,5 milliards d’euros environ) sur vingt-cinq ans, vingt millions de dollars (17 millions d’euros) annuels garantis aux joueurs, et plus encore aux fédérations, sont en jeu.

Côté sportif, le format condensé sur une semaine vise à séduire les grands noms du tennis, qui ont tendance à bouder l’événement une fois qu’ils l’ont remporté.

Trois tournois du Grand Chelem – Roland-Garros, Wimbledon et l’US Open – ont apporté leur soutien au projet. L’Open d’Australie ne l’a pas fait.

C’est en Australie que les détracteurs sont les plus virulents. La Fédération est, en effet, partenaire de l’ATP – organisatrice du circuit professionnel masculin – pour la tenue de sa World Team Cup, une compétition par équipes jouée en janvier à l’aube de la saison et dont le retour à partir de 2020 a été officialisé début juillet.

« Une transaction financière »

Pas étonnant donc de voir Tennis Australia monter au créneau contre le nouveau format, qui entrerait en concurrence avec la Coupe du monde voulue par l’ATP. La formule proposée « enlève à la Coupe Davis tout ce qui en fait un événement unique et spécial », déplore l’instance dans une lettre adressée à l’ITF.

En France, les tenants du titre de l’épreuve sont également sceptiques sur la réforme voulue par l’ITF. « Ils ont vendu l’âme d’une épreuve historique », s’est notamment désespéré le capitaine Yannick Noah.