Des tirs de gazs lacrymogènes à la frontière entre Israël et Gaza, vendredi 17 août. / MAHMUD HAMS / AFP

Deux Palestiniens ont été tués vendredi 17 août par des tirs de soldats israéliens dans la bande de Gaza, lors de manifestations et de heurts le long de la frontière, en plein effort diplomatique pour instaurer un cessez-le-feu durable.

Cette journée de vendredi avait valeur de test sur la solidité de la trêve observée depuis une semaine par l’armée israélienne et les groupes armés palestiniens, après des mois de tensions dans et autour de l’enclave.

Selon le ministère de la santé gazaoui, deux Palestiniens ont été tués et des dizaines d’autres blessés par balle lors de manifestations de quelques milliers de Gazaouis et de confrontations avec des soldats postés sur la barrière de sécurité israélienne.

Mais l’ampleur des violences ne semble pas de nature à remettre en cause la trêve en vigueur. Simultanément, l’ONU et l’Egypte travaillent à un cessez-le-feu prolongé entre Israël d’une part et le mouvement islamiste Hamas, qui dirige Gaza, et ses alliés de l’autre.

La bande de Gaza, territoire enclavé entre Israël, l’Egypte et la Méditerranée, est soumise à un blocus par les Israéliens depuis 2007. Elle est le théâtre depuis le 30 mars de manifestations de Gazaouis le long de la frontière israélienne. Elle a aussi vu une recrudescence des hostilités ces derniers temps entre forces militaires, l’armée israélienne ripostant aux tirs de roquettes et d’obus de mortier du Hamas et de ses alliés.

Mobilisation moindre

Rien qu’en juillet et en août, la bande de Gaza a connu trois accès de violences de ce type, jusqu’à l’instauration d’une fragile trêve la semaine passée. Prenant acte de cette accalmie et de la diminution des cerfs-volants incendiaires envoyés depuis Gaza, qui ont mis le feu à des milliers d’hectares, Israël a rouvert mercredi un point de passage vital pour les marchandises vers l’enclave, fermé à divers degrés depuis le 9 juillet.

Ce vendredi était donc attendu. La mobilisation est restée moindre que certains vendredis qui avaient réuni jusqu’à des dizaines de milliers de personnes, mais deux Palestiniens ont été tués. Karim Abou Fatayer, 30 ans, a été mortellement atteint par des tirs israéliens non loin du camp de réfugiés d’Al-Boureij. Sadi Mouammar, 26 ans, a lui succombé à un tir dans la tête à l’est de Rafah, selon le ministère gazaoui de la santé. Soixante-dix personnes ont été blessées par balle et environ 200 autres par d’autres moyens, notamment des gaz lacrymogènes.

Au moins 171 Gazaouis ont été tués par des tirs israéliens depuis le 30 mars. Pour la première fois depuis 2014, un soldat israélien a été tué, le 20 juillet.