L’ancien président malgache Andry Rajoelina lors d’un meeting à Antananarivo, le 1er août 2018. / RIJASOLO / AFP

La Haute Cour constitutionnelle malgache (HCC) a annoncé mardi 21 août avoir enregistré 46 candidatures pour l’élection présidentielle prévue à la fin de l’année dans le pays, dont celles de ses trois derniers chefs de l’Etat en date. La plus haute instance judiciaire de la Grande Ile annoncera d’ici à dimanche, après examen, la liste officielle des candidats autorisés à participer au scrutin des 7 novembre et 19 décembre.

De cette pléthore de postulants – un record de 49 dossiers avaient été déposés en 2013 – émergent l’actuel président, Hery Rajaonarimampianina, élu il y a cinq ans, et ses deux prédécesseurs, Andry Rajoelina (2009-2014) et Marc Ravalomanana (2002-2009).

Les deux frères ennemis de l’opposition avaient été interdits de candidature lors du dernier scrutin, dans le cadre d’un accord destiné à mettre un terme aux crises politiques à répétition qui avaient secoué cette île pauvre de l’océan Indien. M. Ravalomanana avait été contraint en 2009 de quitter le pouvoir à la suite d’un coup de force de l’armée, qui avait alors placé son jeune rival, M. Rajoelina, à la tête du pays.

Trois anciens premiers ministres

Le prochain scrutin présidentiel, qui sera doublé d’élections législatives, se tient dans un climat politique tendu. D’avril à juin, les partisans de l’opposition ont occupé la principale place de la capitale, Antananarivo, pour dénoncer les nouvelles lois électorales et exiger la démission du président Rajaonarimampianina, accusé de dérive autoritaire. La crise n’a pu s’achever qu’à la faveur de la nomination d’un gouvernement d’union nationale.

Comme la Constitution l’exige, le président Rajaonarimampianina, qui a annoncé la semaine dernière qu’il briguerait un nouveau mandat, devrait démissionner en septembre. Dans la longue liste des candidats à sa succession dévoilée mardi figurent aussi d’anciens premiers ministres, Jean Omer Beriziky, Jean Ravelonarivo ou Olivier Mahafaly Solonandrasana, ainsi que l’ex-président Didier Ratsiraka, 81 ans, qui a dirigé le pays d’une main de fer de 1975 à 1993.