Un bouton « like » de Facebook. / Benoit Tessier / REUTERS

Facebook a annoncé mardi 21 août qu’il avait mis fin à des opérations de manipulation de grande envergure, initiées en Iran et en Russie dont les cibles étaient l’Amérique latine, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Moyen-Orient. « Il s’agissait de campagnes distinctes et nous n’avons identifié aucun lien ou coordination entre elles », écrit le réseau social sur son blog.

« Nous bannissons ce genre de comportements parce que nous voulons que les gens aient confiance dans les connections qu’ils font sur Facebook », a-t-il souligné, tout en soulignant l’immensité de la tâche. « C’est un défi permanent parce que les responsables [de ces activités] sont déterminés et disposent de moyens financiers importants. »

Facebook a aussi reconnu qu’il n’était pas possible de s’attaquer seul au problème et indiqué avoir collaboré avec les forces de l’ordre, des experts et d’autres compagnies.

Partage des informations

Le réseau social a fermé 652 pages, groupes et comptes factices initiés d’Iran et qui visaient des gens au Proche-Orient, en Amérique latine, aux Etats-Unis et aux Royaume-Uni.

Facebook a été alerté par une entreprise spécialisée dans la cybersécurité de l’existence de pages contrôlés par un groupe dénommé « Liberty Front Press », qui selon la société de Mark Zuckerberg, est lié « à des médias d’Etat iraniens ». Les premiers comptes associés à ce groupe ont été créés en 2013. En 2017, ils se sont concentrés sur les Etats-Unis et le Royaume-Uni sans jamais révéler leur lien avec Téhéran.

Le réseau social affirme avoir partagé ses informations avec les autorités britanniques et américaines.

Outre la fermeture de ces pages, Facebook a annoncé avoir continué à clore d’autres qui peuvent être « liées à des sources, identifiées au préalable par le gouvernement américain comme pilotées par les services de renseignements militaires russes ».

Leurs contenus concernaient essentiellement l’Ukraine et la Syrie. Là encore le réseau social a indiqué collaborer pleinement avec la police américaine.

Révélations de Microsoft

L’annonce de cette nouvelle vague de fermeture de comptes fallacieux vient au lendemain de révélations du géant informatique Microsoft sur l’étendue des opérations d’ingérence de Moscou aux Etats-Unis. Microsoft accuse des pirates informatiques russes au service du Kremlin d’avoir visé les sites internet de centres de réflexion conservateurs américains.

Si Facebook s’est lancé tous azimuts dans la lutte contre les « fake news » et les opérations de désinformation pour ne pas entamer plus avant la confiance des usagers, le groupe reconnaît qu’il existe toujours « une tension entre éliminer rapidement ces acteurs nocifs et améliorer les défenses sur le long terme ».

Il a été vivement reproché au réseau social, notamment après la campagne électorale de 2016 aux Etats-Unis, de ne pas faire assez pour lutter contre ce genre d’abus. A l’approche des élections de mi-mandat de novembre, les autorités américaines ont par ailleurs affirmé que les opérations d’ingérence russe avaient repris de plus belle.