A moins de deux semaines de la rentrée dans plusieurs filières, la ministre de l’enseignement supérieur a tenté, mercredi 22 août, de déminer les critiques sur Parcoursup, le nouveau système d’orientation des bacheliers. Frédérique Vidal a expliqué sur France Inter que « si Parcoursup fonctionne plus lentement dans cette dernière phase, c’est parce qu’on accompagne et qu’on aide les jeunes sans affectation, contrairement à l’année dernière ».

« 15 000 candidats [dont 9 000 bacheliers] sont accompagnés par les commissions et 591 000 savent où ils seront à la rentrée », a-t-elle tenté de rassurer, en citant les chiffres publiés quotidiennement par le ministère. Mais ces données occultent plusieurs dysfonctionnements du système.

  • 95 600 indécis qui bloquent le système

Tout d’abord, tous les candidats qui ont accepté des propositions ne savent pas exactement « où ils seront à la rentrée » : en effet, seuls 490 700 sont sûrs de leur formation définitive, alors que plus de 95 600 ont encore des vœux en attente, potentiellement dans des universités différentes. Ce qui leur pose notamment des problèmes matériels, comme le choix d’un logement.

En attendant d’avoir fait leur choix, ils bloquent plusieurs propositions d’orientation pour d’autres candidats et compliquent considérablement l’organisation des universités, qui ne connaissent pas précisément les effectifs qui se présenteront dans les différentes filières à la rentrée. « Je comprends que ce soit moins confortable pour les recteurs », a admis la ministre mercredi.

  • 47 000 candidats sans affectation

Autre point noir : outre les 15 000 candidats qui ont demandé à être accompagnés pour leur projet d’orientation, 47 000 candidats sont toujours inscrits sur Parcoursup sans avoir obtenu d’affectation. Ils sont désormais qualifiés d’« inactifs » par le ministère, alors qu’ils étaient considérés comme « en attente » avant le 22 juillet.

Enfin, plus de 163 000 candidats qui s’étaient inscrits sur la plateforme d’orientation en juin ont quitté la procédure, parce qu’ils n’ont pas eu le bac, parce qu’ils se sont inscrits à d’autres types de formation ou ont « formé d’autres projets ».

La ministre a toutefois défendu sur France Inter l’intérêt de la plateforme d’orientation de Parcoursup, qui a remplacé le système APB et évité la mise en place d’un tirage au sort des étudiants. Mme Vidal assume le choix de ne pas proposer aux étudiants de hiérarchiser leur choix, comme c’était le cas sur APB :

« Si vous voulez absolument caser tous les étudiants, y compris en prenant le risque qu’ils échouent, la hiérarchisation est le mieux. Si vous voulez accompagner les étudiants, il faut accepter que ça prenne un peu plus de temps. »
  • Un bilan de Parcoursup fin septembre

La date limite pour valider son inscription aux formations sélectives (BTS, DUT, prépas) a été fixée au 27 août. Pour les autres filières, la procédure principale doit s’achever le 5 septembre et une phase complémentaire sera ouverte jusqu’au 21 septembre pour les places restées disponibles. La ministre de l’enseignement supérieur a annoncé qu’un bilan du système Parcoursup serait réalisé « à la fin du mois de septembre ».

Parcoursup : les prochaines dates clés

27 août

Date limite des inscriptions pour les formations sélectives ­(prépas, BTS, DUT), dont la ­rentrée est début septembre.

5 septembre

La procédure principale, qui a débuté le 22 mai, s’achève.

21 septembre

Fin de la procédure complémentaire, qui permet aux candidats qui le souhaitent de formuler de nouveau 10 vœux d’orientation en direction des formations ayant des places disponibles.
Ils peuvent, en parallèle, saisir la commission d’accès à l’enseignement supérieur, présidée par le recteur, chargée de leur faire des propositions.