La peine de mort a été requise à l’encontre de cinq militants des droits de l’homme en Arabie saoudite, ont annoncé Human Rights Watch (HRW), Amnesty International et plusieurs groupes de défense.

Parmi eux figurent Israa Al-Ghomgham, militante chiite de premier plan qui a rassemblé des informations sur les manifestations de masse qui ont eu lieu dans la province Orientale à partir de 2011. Elle a été arrêtée chez elle en décembre 2015 avec son mari.

Elle pourrait être la première femme à être condamnée à la peine capitale pour son activité relative aux droits de l’homme. Elle est notamment accusée d’incitation à la contestation et d’avoir apporté un soutien moral à des émeutiers.

Crise avec Ottawa

L’Arabie saoudite, monarchie absolue sunnite où les manifestations publiques et les partis politiques sont interdits, a récemment adopté des réformes sociales et économiques de grande envergure sous la houlette du jeune prince héritier Mohamed Ben Salman.

Mais ces mesures sont accompagnées d’une répression contre les dissidents. Des dizaines de religieux, d’intellectuels et de militants ont été interpellés en 2018, notamment des femmes. L’ambassade canadienne s’était dite « gravement préoccupée » par ces arrestations, ce qui a provoqué une importante crise diplomatique entre ces deux pays alliés des Etats-Unis.

« Monstrueux »

« Toute exécution est effroyable, mais demander la peine de mort pour des militants comme Israa Al-Ghomgham, qui ne sont même pas accusés de comportement violent, est monstrueux », a déclaré mercredi Sarah Leah Whitson, directrice de HRW au Moyen-Orient.

« Nous demandons aux autorités saoudiennes d’abandonner leur plan immédiatement », a exhorté Samah Hadid, la directrice de campagne pour le Moyen-Orient chez Amnesty International. Il n’a pas été possible de joindre les autorités saoudiennes dans la nuit de mercredi à jeudi pour commenter ces informations.

« Condamner Israa Al-Ghomgham à la peine de mort enverrait un message horrible que tous les militants peuvent être ciblés de la même manière pour leur manifestation pacifique et leur activisme en faveur des droits de l’homme », a fait valoir Samah Hadid.