Sur le pont du navire des gardes-côtes italiens, le « Diciotti », le 23 août. / GIOVANNI ISOLINO / AFP

Plusieurs médecins et inspecteurs du ministère de la santé sont montés, dans la matinée du samedi 25 août, à bord du « Diciotti », le navire des gardes-côtes italiens qui a sauvé 150 migrants en mer Méditerranée il y a une dizaine de jours, pour contrôler l’état de santé de ces personnes.

Douze migrants, sur 150, sont descendus samedi après-midi du navire dans le port de Catane, en Sicile. Dans un premier temps, les autorités sanitaires du port avaient autorisé le débarquement pour raison de santé de 16 personnes – 11 femmes et cinq hommes – auxquelles s’est ajouté un sixième homme, malade lui aussi, portant le total à 17 personnes.

Cinq des femmes ont cependant refusé de quitter le navire et d’abandonner des membres de leurs familles encore à bord, soulignent les médias italiens.

Seuls vingt-sept mineurs non accompagnés avaient été autorisés à descendre à terre mercredi et avant cela, treize autres personnes nécessitant une hospitalisation d’urgence avaient été débarquées.

L’Albanie, seul pays à proposer un accueil

En début de soirée, le ministère italien des affaires étrangères a remercié sur Twitter « l’Albanie pour sa décision d’accueillir 20 réfugiés du navire Diciotti, un signal de grande solidarité et de grande amitié ».

L’Albanie, qui n’appartient pas à l’Union européenne, est le seul pays pour l’instant à avoir accepté d’accueillir une partie de ces migrants.

Après avoir menacé vendredi l’Union européenne « de payer moins » pour le budget communautaire en raison de l’absence de solidarité, il est revenu à la charge samedi en promettant que « l’Italie ne votera pas lorsqu’il faudra l’unanimité pour adopter le budget ».

A Genève, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a lancé samedi « un appel aux Etats membres de l’Union européenne pour qu’ils offrent d’urgence des places de réinstallation à quelque 150 personnes secourues qui restent à bord du Diciotti, navire des garde-côtes italiens ».

« En attendant, le HCR exhorte les autorités italiennes à autoriser le débarquement immédiat des personnes à bord », a-t-il ajouté.

Dans cette affaire, de nombreuses critiques venant de tous bords pleuvent depuis des jours sur Matteo Salvini, le ministre de l’intérieur et chef de file du parti d’extrême droite La Ligue, l’une des plus dures venant de l’archevêque d’Agrigente, le cardinal Francesco Montenegro. Celui-ci a affirmé dans un entretien samedi avec le quotidien La Stampa : « Parfois, il m’arrive de penser que s’il s’était agi d’animaux, on les aurait mieux traités ».