L’ancien chef de guerre congolais Jean-Pierre Bemba, ici à Bruxelles le 24 juillet 2018, conteste l’invalidation de sa candidature à l’élection présidentielle de décembre par la Commision électorale nationale et indépendante. / JOHN THYS / AFP

Les six candidats exclus de la présidentielle prévue en décembre en République démocratique du Congo (RDC) devaient saisir la Cour constitutionnelle, lundi 27 août, après l’invalidation, vendredi, de leur dossier par la Commission électorale nationale et indépendante (CENI).

Les proches de l’ex-chef de guerre Jean-Pierre Bemba, sénateur et ancien vice-président, ont indiqué dès samedi qu’il allait saisir la Cour constitutionnelle, dont certains adversaires du président Joseph Kabila mettent en cause l’impartialité.

L’ex-premier ministre Adolphe Muzito, qui se déclare démissionnaire du Parti lumumbiste unifié (PALU), a également annoncé son intention d’un recours devant les neuf juges constitutionnels dans le délai légal de quarante-huit heures.

De leur côté, des partisans d’Antoine Gizenga, 92 ans, vice-premier ministre de Patrice Lumumba à l’indépendance en 1960 – et, plus récemment, premier ministre de M. Kabila (2006-2008) –, se sont rassemblés lundi matin devant la cour pour le soutenir.

Une seule femme candidate

Ex-premier ministre (entre novembre 2016 et avril 2017), Samy Badibanga veut également saisir la Cour constitutionnelle. Sa candidature a été déclarée irrecevable pour « défaut de nationalité [congolaise] d’origine ». Même motif et même recours pour la seule femme candidate, Marie Josée Ifoku Mputa, une ancienne vice-gouverneur de province.

« Nous prendrons les dispositions légales requises devant la Cour constitutionnelle », a indiqué samedi l’entourage du sixième candidat écarté, un inconnu, Jean-Paul Moka.

« Le verdict de la Cour constitutionnelle est connu d’avance », s’est insurgé sur Twitter le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha). Ce dernier cite le nom de deux juges qu’il estime proches du président Kabila.

Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a défendu les choix de la CENI, accusée par l’opposition d’obéir aux « injonctions » du pouvoir pour écarter des candidats : « Il n’y a pas d’inclusivité en dehors de la Constitution, en dehors des normes légales. » La CENI doit publier la liste définitive des candidats le 19 septembre.