Des enquêteurs munis d’équipements de protection, à Amesburt, en juillet 2018, après la mort d’une femme contaminée par du Novitchok présent dans une fiole trouvée sur place. / CHRIS J RATCLIFFE / AFP

Les sanctions américaines contre Moscou, suite à l’attaque à l’agent chimique innervant Novitchok, au printemps dernier à Londres, sont entrées en vigueur lundi 27 août.

Début août, Washington est parvenu à la conclusion, comme Londres auparavant, que l’empoisonnement de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia à l’agent Novitchok était imputable à la Russie. Selon un avis publié lundi au Journal officiel fédéral, les mesures punitives sont donc entrées en vigueur.

Elles portent notamment sur l’exportation de certains produits technologiques, comme des appareils ou de l’équipement électroniques, ou sur les ventes d’armes à la Russie. Mais Washington a exclu de la liste plusieurs types de produits, ainsi que ce qui est lien avec la coopération spatiale, au nom des « intérêts de sécurité nationale ». De la même manière, la fin de l’aide étrangère à la Russie, théoriquement prévue par les sanctions, est « suspendue ».

Ultimatum de 90 jours

L’impact réel des mesures est donc difficile à évaluer, mais un haut responsable américain avait estimé début août qu’elles pourraient coûter « des centaines de millions de dollars » à l’économie russe. Surtout, elles pourraient être suivies d’autres plus sévères, et l’annonce de cette décision avait suffi à faire chuter les marchés financiers russes et le rouble.

Une loi américaine de 1991 sur l’élimination de l’usage des armes chimiques et biologiques oblige le président américain à imposer des sanctions contre toute personne étrangère s’il « détermine qu’elle a sciemment contribué aux efforts d’un pays pour acquérir ou faire l’usage d’armes chimiques ou biologiques ».

La Russie a désormais 90 jours pour déclarer qu’elle n’utilise plus d’armes chimiques ou biologiques, s’engager à ne plus le faire à l’avenir et permettre des inspections pour s’assurer de leur élimination.

En cas de non-respect de ces exigences, une deuxième salve de sanctions « draconiennes » sera décrétée, avait prévenu début août l’administration américaine, notant qu’elles pourraient aller jusqu’à interdire les aéroports américains aux compagnies aériennes russes ou même suspendre les relations diplomatiques entre les deux pays.