Nicolas Hulot annonce sa démission du gouvernement
Durée : 00:55

« Vous êtes sérieux là ? » Lorsque Nicolas Hulot annonce sa décision de quitter le ministère de la transition écologique et solidaire, mardi 28 août, la surprise est totale pour la journaliste Léa Salamé, en train de l’interviewer en direct avec Nicolas Demorand dans le studio de France Inter.

« Je tiens à préciser que vous ne l’aviez absolument pas dit avant de rentrer dans ce studio, bien au contraire », fait savoir d’emblée la journaliste. « On le découvre », renchérit dans la foulée Nicolas Demorand. L’éditorialiste politique de France Inter, Thomas Legrand, est revenu pour BFM-TV sur les coulisses de cette décision.

Un contenu de cette page n'est pas adapté au format mobile, vous pouvez le consulter sur le site web

« Ses collaborateurs se sont décomposés »

« On l’a invité hier soir [lundi soir] et il a accepté. Ce matin on a pris un café avec lui, avec Léa Salamé, explique-t-il. Il était en colère, on avait bien compris qu’il voulait pousser un coup de gueule. »

« Il nous a raconté de lui même la réunion d’hier soir sur la chasse où il a eu la surprise de voir Thierry Coste, un lobbyiste de la chasse et des armes, venir. Il avait prévenu Emmanuel Macron : “Je ne veux pas voir de lobbyiste à ce genre de réunion.” Et quand il l’a vu il était furieux. Il s’en est entretenu avec Macron juste après, qui lui a dit : “Je ne sais pas comment ce monsieur est rentré.” Là il a eu le sentiment qu’on se foutait un petit peu de lui. »

« Il avait décidé de démissionner et de l’annoncer dans quelque temps, histoire de faire fructifier ce moment d’influence politique », poursuit M. Legrand.

« Mais en rentrant dans le studio, il a visiblement changé d’avis. Ses collaborateurs se sont décomposés. A la sortie du studio il m’a dit qu’il avait décidé de l’annoncer tout de suite. On a senti pendant l’interview qu’il arrivait au bout de ses contradictions. (…) On a vécu un moment de vérité politique. »

La surprise était d’autant plus grande que M. Hulot n’avait pas averti le président de la République Emmanuel Macron et le premier ministre Edouard Philippe de sa décision.

Invitée de Radio classique au moment de l’annonce de Nicolas Hulot sur France Inter, Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, n’y a pas cru dans un premier temps. « C’est une plaisanterie ? », s’est-elle ainsi étonnée lorsque le journaliste, en plateau, lui a annoncé la nouvelle.