Alors que la France s’apprête à accueillir l’Euro féminin de handball à la fin de l’année, avec des Bleues championnes du monde, la Ligue féminine de handball (LFH), le championnat hexagonal, reprend ses droits mercredi 29 août.

  • La « Ligue des championnes du monde »

A l’occasion de la cérémonie de remise des trophées de la saison passée, lundi 27 août, dans la flambant neuve – et pas tout à fait achevée – Maison du handball à Créteil (Val-de-Marne), le président de la Fédération française de handball (FFHB), Joël Delplanque, n’a pas manqué de se féliciter. « J’ai entendu la Ligue nationale de football présenter la Ligue 1 comme “le championnat des champions du monde”, et comme eux, cette saison, on peut vraiment dire qu’on est “la Ligue des championnes du monde” ».

Et pour cause. Sur les dix-sept joueuses sacrées en décembre 2017 contre les « imbattables Norvégiennes » (les mots sont du sélectionneur Olivier Krumbholz), quinze Bleues entament la saison de LFH, mercredi 29 août.

Seules Amandine Leynaud (à Györ) et Estelle Nze Minko (à Siofok) évolueront à l’étranger (en Hongrie) cette année, après le retour au bercail de Siraba Dembélé (de Rostov-Don à Toulon), Alexandra Lacrabère (de Skopje à Fleury), Camille Ayglon (de Bucarest à Nantes) et Gnonsiane Niombla (de Bucarest à Metz).

Ce retour vise à « anticiper la reconversion » dans le cas de la trentenaire Alexandra Lacrabère, et de ses coéquipières Dembélé et Ayglon. Il s’inscrit également dans la perspective de l’Euro, que la France organise (du 29 novembre au 16 décembre).

En évoluant dans le championnat domestique, les joueuses d’Olivier Krumbholz seront plus à même d’être libérées pour les stages de préparation de la compétition européenne.

Soucieuse de la réussite de l’équipe de France, la LFH a ainsi mis en place un partenariat pour permettre aux Bleues de se réunir, même hors coupures internationales.

  • Un championnat qui se structure

Cette année, la Ligue féminine de handball entame sa dixième saison. Dix ans d’âge pour le championnat qui voulait, en 2008, « porter le développement du handball féminin professionnel français ».

« Je trouve que le championnat a vraiment progressé ces dernières années, souligne la capitaine des Bleues, Siraba Dembélé, rentrée à Toulon cet été. C’est une bonne chose car de nombreuses internationales étrangères veulent jouer en France. »

Car outre les deux locomotives du championnat, Metz et Brest, les internationales – de France et d’ailleurs – se retrouvent dans la plupart des douze clubs. Au total, plus de soixante joueuses ont déjà été appelées par leur équipe nationale.

Mieux structurés, plus stables et ne dissimulant plus leurs ambitions, les clubs français font de la LFH le second championnat européen le plus relevé, derrière le championnat hongrois, mais « devant ceux de Russie et de Macédoine », selon Dembélé.

  • Metz, Brest, Nantes et les autres

Longtemps - pendant 25 ans - le championnat national a été dominé par l’équipe de Metz. Mais cette saison plusieurs candidats lorgnent sur la couronne des Lorraines.

S’il possède six championnes du monde dans son effectif, l’entraîneur messin, Emmanuel Mayorade reconnaît que « l’heure de la défaite se rapproche », voyant tout particulièrement l’équipe de Brest grignoter cette domination.

Doté d’un budget de cinq millions d’euros (le double de celui de ses meilleurs rivaux), le club breton a affiché ses ambitions, recrutant notamment la Slovène Ana Gros chez son concurrent messin.

Outre les Brestoises, qui comptent dans leur effectif la gardienne Cléopatre Darleux, sacrée meilleure joueuse (MVP) de la saison passée et la pièce maîtresse des Bleues, Allison Pineau, le club de Nantes s’est également renforcé, avec notamment les arrivées des championnes du monde Camille Ayglon, Blandine Dancette et Kalidiatou Niakaté.

Quant à Toulon, qui a vu le retour de Siraba Dembélé, « on vise le titre », promet la capitaine des Bleues.

« On s’apprête à vivre notre championnat le plus serré », conclut le président messin Thierry Weizman au Républicain Lorrain, qui ne dédaignerait pas décrocher cette année un premier trophée européen, à l’instar de Montpellier chez les hommes l’an passé.

  • L’Euro dans toutes les têtes

Si le championnat de France reprend ses droits mercredi, la plupart des joueuses de LFH auront dans un coin de la tête l’incontournable rendez-vous de fin d’année : l’Euro féminin qui se déroulera en France du 29 novembre au 16 décembre.

« C’est un objectif à moyen terme, le point d’orgue de la première partie de la saison, souligne la gardienne brestoise Cléopatre Darleux. Mais il y a pleins d’objectifs qui vont arriver les uns après les autres en ce début de saison ».

Ce que confirme sa partenaire des Bleues, l’ailière messine Manon Houette : « jouer à la maison c’est super, mais il va falloir parvenir à gérer cette pression. »

Equipe à battre après son titre mondial, la France est attendue : jamais les Bleues n’ont décroché le titre européen. Mais Olivier Krumbholz, le sélectionneur français, esquive d’une pirouette : « si on s’était cassé la figure au mondial on aurait la pression. Comme on a gagné on a la pression ».