Frappée par un harceleur à Paris, Marie témoigne
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Le suspect accusé d’avoir frappé une étudiante en pleine rue en juillet à Paris a reconnu être l’homme figurant sur la vidéo de l’agression, a-t-on appris mercredi 29 août. Outre son aveu, il a également été identifié par la victime dans le commissariat du 19e arrondissement parisien où il avait été placé en garde à vue. Il n’y a toutefois pas eu de confrontation. « Je ne l’ai pas souhaité, et cela n’était pas nécessaire », les photos comme les premières déclarations du suspect montrant clairement qu’il s’agissait de son agresseur, a-t-elle dit à l’Agence France-Presse.

Le suspect, âgé de 25 ans, avait été arrêté lundi 27 août à Paris dans le cadre d’une enquête ouverte fin juillet pour des faits qualifiés de « harcèlement sexuel » et « violences avec arme » – en l’occurrence un cendrier – ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure à huit jours. Il a été interpellé à la sortie d’un hôpital psychiatrique parisien où il avait été placé le 4 août, quelques heures après avoir été une première fois arrêté pour avoir jeté des cailloux sur une voiture près des Champs-Elysées, selon une source proche du dossier à l’AFP. Il tenait alors des propos incohérents.

« Ta gueule ! »

Les faits s’étaient déroulés le 24 juillet. Marie Laguerre, étudiante en architecture de 22 ans, est importunée dans la rue par un homme qu’elle croise en marchant et qui lui adresse des réflexions salaces et des grognements lubriques. Elle lui lance un « Ta gueule ! » tout en poursuivant son chemin, « car je ne tolère pas ce genre de comportement. Je ne peux pas me taire et nous ne devons plus nous taire », a relaté cette étudiante dans un billet sur Facebook publié le lendemain. L’homme d’une trentaine d’années aux cheveux mi-longs lui jette alors un cendrier avant de la suivre et de la gifler violemment.

Des clients et le patron du bar devant lequel la scène se déroule se précipitent vers l’homme, qui tourne rapidement les talons. La caméra de vidéosurveillance du café a tout enregistré. L’étudiante récupère les images peu après les faits, va porter plainte et poste le tout sur Facebook. Cette dénonciation et les images ont été relayées massivement sur les réseaux sociaux. Marie Laguerre avait alors enchaîné les interviews dans les médias français et internationaux.

Avec le soutien de militantes féministes telles que l’association Les Effrontées, elle a, depuis, lancé une nouvelle plateforme en ligne – #NousToutesHarcèlement – pour partager les témoignages similaires de femmes agressées dans la rue.