Une grande compétition de « Dota 2 » s’est tenue en août à Vancouver, au Canada. / Bob Frid / USA TODAY Sports

Dota 2 reste imprenable. Ce jeu vidéo, l’un des plus populaires de la scène e-sport, est l’un des nouveaux défis de l’intelligence artificielle (IA). Un programme informatique pourrait-il être capable de battre l’humain à ce jeu complexe ? Les chercheurs d’OpenAI, une organisation lancée par l’homme d’affaires américain Elon Musk, avaient bon espoir. Las, leur technologie a échoué face aux joueurs professionnels lors de la grande compétition annuelle de Dota 2 (The International, qui s’est tenu à Vancouver du 20 au 25 août, a été remporté par l’équipe OG).

Si Dota 2 – à l’instar du jeu vidéo Starcraft 2 – intéresse autant les chercheurs en IA, c’est qu’il est bien plus difficile à appréhender pour une machine que les échecs ou le go, pour lesquels l’informatique a dépassé l’humain.

Dota 2 oppose deux équipes de cinq joueurs, dont chacun incarne un personnage différent avec ses caractéristiques propres. Objectif : détruire la base du camp opposé en se coordonnant. Une des principales difficultés est que contrairement aux échecs ou au go, le joueur ne voit pas tout l’environnement du jeu, ni toutes les actions de son adversaire. Qui plus est, il existe des milliers de possibilités d’action à chaque coup, contre 250 au jeu de go.

Des parties « serrées »

En juin, OpenAI avait annoncé que son équipe de cinq « bots » (des programmes informatiques) était parvenue à battre, pour la première fois, une équipe semi-pro de haut niveau. Pour atteindre ce résultat, l’équipe de bots avait joué contre elle-même des millions de parties : chaque jour, le système avait joué l’équivalent de 180 années à Dota 2.

Cela n’a toutefois pas suffi pour battre des joueurs humains rassemblé à la compétition The International. Son équipe, baptisée OpenAI Five, a perdu deux parties contre deux des meilleures équipes au monde, paiN Gaming et une équipe chinoise composée de joueurs stars surnommés les « légendes ».

Les parties furent toutefois « serrées et trépidantes », estime OpenAi sur son blog, soulignant qu’elles ont respectivement duré 51 et 45 minutes – les bots ne se sont donc pas fait écraser. Il faut noter également que les règles de cette partie étaient particulières. Par exemple, contrairement aux parties normales, les personnages des deux équipes furent choisis par des tiers – OpenAI Five ne sait jouer qu’avec 18 personnages sur la centaine existante. Et les bots d’OpenAI durent subir un « handicap », en limitant leur temps de réponse pour le rapprocher de celui des humains.