Emmanuel Macron avait participé en mai 2018 à une cérémonie commémorative à la gendarmerie de Fayaoué, que les indépendantistes avaient tenté d’occuper quelques jours auparavant, entraînant la mort de quatre gendarmes. / LUDOVIC MARIN / AFP

La liste électorale définitive pour le référendum sur l’indépendance en Nouvelle-Calédonie, le 4 novembre, a été publiée vendredi 31 août dans les mairies et compte quelque 175 000 électeurs, a fait savoir le Haut-Commissariat de la République.

Le chiffre officiel exact du nombre d’électeurs n’est pas encore disponible, toutes les mairies n’ayant pas terminé de rentrer leurs données dans le logiciel prévu à cet effet, mais l’ordre de grandeur ne bougera plus, a confié à l’AFP le haut-commissaire Thierry Lataste.

Il s’agit d’une liste électorale spéciale pour la consultation (LESC) du 4 novembre, qui exige le respect d’une série de critères pour pouvoir y figurer et qui a fait l’objet de longs et parfois conflictuels débats entre non-indépendantistes et indépendantistes.

« Le souhait des partenaires politiques était que toutes les personnes qui réunissent les conditions pour être électeur (…) puissent voter. On est au bout de ce chemin et le but a été de faciliter la vie aux gens pour qu’ils soient effectivement inscrits », a-t-il également déclaré.

Aboutissement d’un accord signé en 1998

Sujet hautement sensible, le corps électoral pour ce référendum est notamment restreint, pour les non-Kanak, aux personnes résidant dans l’archipel sans discontinuer depuis au moins le 31 décembre 1993.

Une procédure exceptionnelle d’inscription d’office sur la liste électorale générale avait été, en revanche, mise en place pour tous les natifs, qui étaient ensuite autorisés, sous certaines conditions, à rejoindre la LESC.

A l’exception du Parti travailliste (indépendantistes radicaux), qui a appelé à « ne pas participer » au référendum, cette liste électorale spéciale ne suscite pas de contestation au sein des partis politiques locaux.

La liste générale (présidentielle, législatives, municipales) compte 210 105 électeurs, de sorte qu’environ 35 000 d’entre eux ne pourront pas voter lors du référendum sur l’indépendance, qui intervient au terme du processus de décolonisation progressif de l’accord de Nouméa (1998).

Présidée par le conseiller d’Etat Francis Lamy, la commission de contrôle du référendum, chargée de veiller à la régularité et à la sincérité du scrutin, est par ailleurs actuellement en mission sur le Caillou.

Vendredi, M. Lamy a déclaré que « 250 délégués magistrats, fonctionnaires des préfectures ou universitaires » seront déployés dans les bureaux de vote le 4 novembre pour surveiller le scrutin.

Une quinzaine d’observateurs de l’ONU seront aussi présents.

Francis Lamy a également précisé que « la répartition du temps d’antenne entre les partis habilités pour la campagne officielle » avait été arrêtée et que la commission irait à la rencontre des 33 maires de l’archipel en octobre pour préparer le vote.