La sponsorisation des tweets faisant référence à de grands débats de société sera contrôlée. / NICOLAS SIX / QUENTIN HUGON / « LE MONDE »

Les grandes plateformes du Web continuent de multiplier les annonces pour éviter que des entités étrangères ne les utilisent afin de tenter de manipuler l’opinion publique américaine. Jeudi 30 août, Twitter a donné de nouvelles règles concernant la diffusion de publicités sur sa plateforme, à travers ses tweets sponsorisés.

Le nouveau règlement, qui ne s’appliquera qu’aux Etats-Unis à partir du 30 septembre, concerne tous les messages sponsorisés faisant référence à une élection ou un candidat, mais aussi ceux se positionnant sur des « questions législatives d’importance nationale », écrit Twitter sur son blog. Le réseau social évoque par exemple « l’avortement, les droits civiques, le changement climatique, les armes, le système de santé, l’immigration, la sécurité nationale, la sécurité sociale, les impôts et le commerce ».

Vérification d’identité

A l’exception faite des médias américains, qui pourront, sous certaines conditions, sponsoriser des tweets de cette catégorie, les personnes ou organisations souhaitant payer pour rendre visibles sur Twitter ce type de message devront passer par un « processus de certification », afin que leur identité soit vérifiée, ainsi que leur localisation – elles devront être situées aux Etats-Unis.

Ces messages sponsorisés seront accompagnés d’une courte explication mentionnant la personne ou l’organisme ayant payé pour les mettre en avant, « afin que les internautes puissent clairement voir qui en fait la promotion ». Enfin, ils seront ajoutés au Ads Transparency Center de Twitter, qui référence les tweets sponsorisés politiques et permet aux internautes de regarder qui en est à l’origine, les sommes dépensées et les publics ciblés.

Si la question des messages sponsorisés rend les réseaux sociaux fébriles, c’est qu’ils ont, selon ces derniers, été utilisés par la Russie pour diffuser des messages visant à diviser la société américaine, en instrumentalisant notamment des débats centraux aux Etats-Unis comme le port d’armes.

Le cofondateur de Twitter, Jack Dorsey, sera d’ailleurs entendu la semaine prochaine par le Sénat américain, aux côtés de la numéro deux de Facebook, Sheryl Sandberg, à propos des tentatives d’ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine de 2016.