Clin d’oeil du capitaine de l’équipe de Corée du Sud, médaille d’or des Jeux asiatiques le 1er septembre. / BERNAT ARMANGUE / AP

« Le plus beau jour de ma vie ! » Le capitaine de l’équipe de football de la Corée du Sud, Son Heung-min exulte. Pour lui, la finale des Jeux asiatiques, le 1er septembre face à la sélection japonaise, c’était la victoire ou deux ans de service militaire, qui risquaient sérieusement de compromettre la suite de sa carrière. Ce sera l’or, synonyme de l’exemption. Mais de justesse, les deux équipes étant à égalité (0-0) au terme du temps réglementaire. Il a fallu attendre les prolongations pour que les Guerriers Taeguk, renforcés par la star de Tottenham, s’imposent 2 à 1 face au Japon. Ils conservent ainsi leur titre.

L’appui du peuple

« Je suis si fier de mes coéquipiers, ils se sont battus pendant cent vingt minutes. Mais sans l’appui du peuple coréen nous n’aurions pas pu remporter ce tournoi. Bien sûr, lorsque je vois que les gens me soutiennent, je veux leur donner quelque chose en retour, et ceci est ma plus belle récompense », a expliqué l’ailier gauche de 26 ans à l’AFP, en agrippant sa médaille d’or.

Pour lui, qui avait échoué à rapporter une quelconque médaille des Jeux de Rio, la récompense est double : il échappe en effet aux vingt et un mois de service militaire obligatoires pour tous les Coréens avant l’âge de 28 ans – or Son Heung-min a 26 ans. Le gouvernement coréen récompense en effet les médaillés d’or, que ce soit aux Jeux asiatiques ou aux Jeux olympiques, par une exemption.

Son Heung-min (centre) lors de la rencontre Corée du Sud-Japon, le 1er septembre en Indonésie. / ATHIT PERAWONGMETHA / REUTERS

Merci Tottenham

Arrivé à Tottenham en 2015, Son Heung-min a vu son contrat avec les Spurs prolongé de trois ans en juillet, soit jusqu’en 2023. Malgré la reprise de la Premier League, les Spurs ont laissé partir leur attaquant en Indonésie après qu’il a plaidé sa cause. En contrepartie, le joueur restera avec son équipe lors des deux premiers matchs de la Coupe d’Asie en janvier 2019. « Je suis très reconnaissant à Tottenham, a déclaré Son. Ce n’était pas une décision facile. Je me serais senti vraiment mal si je n’avais pas remporté la médaille d’or. »

En 2014, Son Heung-min avait déjà été sélectionné pour les Jeux asiatiques, mais son club d’alors, le Bayer Leverkusen, avait refusé de le laisser partir, ce qui n’avait pas empêché la Corée du Sud de décrocher l’or. En 2016 à Rio, ses larmes après la défaite de son équipe face au Honduras avaient bouleversé les spectateurs, et des milliers de compatriotes avaient proposé de doubler leur propre temps sous les drapeaux afin que Son puisse y échapper.

Vainqueurs le 1er septembre face aux Japonais, les Coréens du Sud et leur capitaine Son Heung Min célèbrent leur victoire en Indonésie. / ATHIT PERAWONGMETHA / REUTERS