Stéphane Bern présentait en mai 2018 son loto du patrimoine. / LUDOVIC MARIN / AFP

L’animateur télé Stéphane Bern a menacé de quitter à la fin de l’année la mission sur le patrimoine que lui a confiée Emmanuel Macron s’il estimait n’être qu’un « cache-misère » ou un « pantin ».

Dans un entretien publié samedi 1er septembre par les journaux du groupe Ebra (Le Progrès, Le Bien public, Les DNA...), Stéphane Bern évoque « du bon et du moins bon » dans sa mission destinée à aider le patrimoine local en péril. Il se dit « satisfait d’avoir réveillé l’intérêt des Français pour cette cause » et de l’organisation du loto du patrimoine du 14 septembre et du lancement d’un jeu à gratter, qui devraient permettre de récolter 15 à 20 millions d’euros.

« Si tout cela n’est qu’un effet d’annonce, je partirai »

Mais il insiste surtout sur ses frustrations. « J’entends qu’on est prêt à mobiliser 450 millions d’euros pour rénover le Grand Palais à Paris. Et pendant ce temps, on me laisse me décarcasser pour trouver 20 millions d’euros pour le patrimoine vernaculaire des petits villages. » Il attend la fin de l’année pour faire le bilan de l’opération et assure :

« Si tout cela n’est qu’un effet d’annonce, je partirai. Je ne veux pas être un cache-misère. »

L’animateur a également refusé d’« être associé » à une politique « en défaveur du patrimoine », faisant référence en particulier à la loi Elan sur le logement qui selon lui permettra « de détruire des quartiers entiers, protégés, sous prétexte qu’ils sont vétustes et dégradés » et qui assouplit les règles de rénovation, en rendant les avis des Bâtiments de France non contraignants.

Lire un entretien publié en février 2018 : Stéphane Bern : « J’ai le rôle de poil à gratter »

L’Elysee assure que « ses propos ont été mal compris »

Quelques jours après la démission fracassante du ministre de la transition énergétique, Nicolas Hulot, lui aussi ancien animateur, l’Elysée minimise les déclarations de Stéphane Bern, selon BFM-TV : « Ses propos ont été mal compris, Il voulait alerter et sensibiliser sur le patrimoine. Il fait sur ce sujet un formidable travail et à été soutenu par un véritable engagement du président de la République. »

La veille, la ministre de la culture avait aussi assuré de son engagement pour la préservation du patrimoine : « Le ministère pilote 6 000 opérations de restauration chaque année, pour préserver notre patrimoine riche de 44 000 monuments historiques, ce n’est pas exactement ce qu’on peut appeler de la misère », a déclaré Françoise Nyssen, en citant une augmentation de 5 % du budget consacré à ce sujet, soit « 326 millions d’euros chaque année ».