Des enfants palestiniens devant une école de l’UNRWA à l’occasion de la rentrée des classes dans la ville de Gaza, le 29 août. / Felipe Dana / AP

Rejet, indignation, condamnation… La décision des Etats-Unis, annoncée vendredi 31 août, de suspendre sa participation à l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a provoqué de vives réactions.

Sur fond de crise de plus en plus profonde avec Washington, l’Autorité palestinienne (AP) a dénoncé ce choix. « Nous rejetons et condamnons cette décision dans son intégralité », a insisté, dans un communiqué, le négociateur en chef palestinien et secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) Saëb Erakat. Et ce dernier d’appeler les pays du monde « à rejeter cette décision et à fournir tout l’appui possible » à l’UNRWA.

L’agence de l’ONU n’a pas non plus tardé à réagir par l’intermédiaire de son porte-parole, Chris Gunness. Sur Twitter, il a fait part de « profond regrets » et de « déception ».

« Nous rejetons dans les termes les plus forts possibles la critique [estimant] que les écoles de l’UNRWA, les centres de santé et les programmes d’assistance d’urgence sont “irrémédiablement imparfaits”. »

Appel des Nations unies aux autres pays

Dans un communiqué, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a indiqué « regretter » la décision américaine alors que l’UNRWA « fournit des services essentiels aux réfugiés palestiniens et contribue à la stabilité de la région ».

Il a en outre souligné que l’agence « bénéficie de la pleine confiance du secrétaire général » et salué les efforts d’adaptation de l’organisation après la réduction au début de l’année des financements américains. Antonio Guterres « appelle les autres pays à aider à combler le déficit financier » de l’UNRWA afin qu’elle « puisse continuer à fournir son assistance vitale » aux Palestiniens, a précisé M. Dujarric.

Quelques initiatives ont déjà émergé pour tenter de pallier le retrait des Etats-Unis. Berlin a annoncé vendredi une hausse « substantielle » de sa contribution et a appelé ses partenaires européens à en faire autant. La Jordanie a de son côté annoncé la tenue d’une conférence le 27 septembre à New York afin de la soutenir.

« Les Etats-Unis renient leurs engagements »

Avant l’officialisation de la décision américaine et alors que la rumeur de la suspension de l’aide se faisait de plus en plus audible, Hossam Zomlot, qui représente officiellement à Washington l’OLP avait mis en garde : « couper l’aide à l’UNRWA signifie que les Etats-Unis renient leurs engagements internationaux et leur responsabilité. »

« En faisant siennes les positions israéliennes les plus extrêmes sur tous les sujets, y compris sur les droits de plus de cinq millions de réfugiés palestiniens, l’administration américaine a perdu son statut de médiateur et nuit non seulement à une situation déjà instable mais aussi aux chances d’une paix future au Moyen-Orient », a-t-il ajouté dans une déclaration à l’Agence France-Presse.