Les funérailles des victimes de la frappe aérienne du 9 août dans la province de Saada, au Yémen. / Naif Rahma / REUTERS

La coalition militaire sous commandement saoudien qui intervient au Yémen a reconnu samedi 1er septembre des « erreurs » et promis des sanctions après un raid qui a coûté la vie en août à 40 enfants et suscité un tollé international.

Cette frappe menée par le 9 août dans la province septentrionale de Saada, fief des rebelles, avait tué 51 personnes dont 40 enfants, selon le Comité international de la Croix-Rouge. Le raid avait visé un bus transportant des enfants sur un marché très fréquenté de Dahyan, selon les rebelles.

Un mois après, la coalition a finalement rendu les conclusions de son enquête interne. Le porte-parole de la commission chargée des enquêtes, Mansour al-Mansour, a maintenu que le bus transportait, selon des informations des services de renseignements, « des leaders Houthis » et que certains rebelles ont péri. Il a toutefois reconnu « des dommages collatéraux », en allusion à la mort des enfants, et estimé les responsables devaient être « punis ».

La coalition promet des sanctions

L’une des « erreurs » est qu’ « un ordre avait été donné pour ne pas cibler le bus qui se trouvait au milieu de civils, mais cet ordre est arrivé en retard », a ajouté le responsable saoudien. Une autre « erreur » est que « la cible ne constituait pas un danger immédiat et que cibler le bus dans une zone résidentielle n’était pas justifié à ce moment-là ».

Dans la foulée, le commandement de la coalition a promis de prendre « toutes les mesures nécessaires pour punir ceux dont la responsabilité sera confirmée dans ces erreurs ».

La coalition aide depuis mars 2015 le gouvernement du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi face aux rebelles Houthis qui se sont emparés de vastes régions du pays dont la capitale Sanaa. Elle a été accusée d’avoir commis de nombreuses bavures contre des civils dans le conflit où les Houthis sont soutenus par l’Iran, principal rival régional de l’Arabie saoudite. Elle en a reconnu certaines, mais accuse régulièrement les Houthis de se mêler aux civils ou de les utiliser comme boucliers humains.

En août, une mission d’experts de l’ONU a affirmé dans un rapport que toutes les parties prenantes au conflit ont potentiellement commis des « crimes de guerre ». Elle a souligné que les frappes de la coalition avaient « causé le plus de victimes civiles directes », touchant des zones résidentielles, des marchés et des installations médicales.

La guerre dans ce pays pauvre de la péninsule arabique, a fait depuis mars 2015 quelque 10 000 morts et provoqué « la pire crise humanitaire » au monde selon l’ONU.