L’armée américaine a déclaré samedi 1er septembre avoir réaffecté 300 millions de dollars d’aide au Pakistan en raison de l’absence d’« actions décisives » d’Islamabad envers la stratégie américaine dans la région.

« En raison de l’absence d’actions décisives du Pakistan en appui à la Stratégie pour l’Asie du Sud (...), 300 millions de dollars [en réalité 323,6 millions, incluant des fonds non pakistanais] ont été reprogrammés par [le ministère de la défense] en juin/juillet 2018 pour d’autres priorités urgentes », a déclaré le lieutenant-colonel Kone Faulkner dans un mail envoyé à l’Agence France-Presse.

Les responsables américains accusent les autorités pakistanaises d’ignorer ou même de collaborer avec des groupes de combattants islamistes qui lancent des opérations en Afghanistan à partir de zones de non-droit, le long de la frontière entre les deux pays.

En début d’année, les Américains avaient gelé des centaines de millions d’aide sécuritaire fournie au Pakistan, allant dans le sens des menaces envoyées par le président Donald Trump sur Twitter au tournant de l’année 2018.

« Ils ne nous ont rien donné en retour »

Dans son premier tweet de l’année, le 1er janvier, il avait écrit : « Les Etats-Unis ont bêtement donné 33 milliards de dollars d’aide au Pakistan ces 15 dernières années, et ils ne nous ont rien donné en retour si ce n’est des mensonges et de la duplicité, prenant nos dirigeants pour des idiots ». « Ils abritent les terroristes que nous chassons en Afghanistan, sans grande aide. C’est fini ! », avait lancé M. Trump.

Le Pakistan a mené d’intenses campagnes contre certains groupes de combattants islamistes qui menacent sa sécurité nationale, mais les Etats-Unis jugent cette action insuffisante.

Ces groupes menacent le gouvernement afghan soutenu par les Etats-Unis et ont attaqué et tué de nombreux soldats américains, envoyés après les attentats du 11 septembre 2001.

« Nous continuons à faire pression sur le Pakistan pour qu’il cible sans discrimination tous les groupes terroristes », a dit M. Faulkner, qui a ajouté qu’il fallait désormais attendre « que le Congrès décide si cette demande de reprogrammation sera approuvée ou refusée ».