Theresa May, à Londres, le 24 juillet. / MATT DUNHAM / AFP

Theresa May inflexible sur le Brexit. La première ministre britannique réitère, dans une tribune publiée dans le Sunday Telegraph daté du 2 septembre, qu’elle ne fera aucun compromis avec Bruxelles dans les négociations pour les relations post-divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE).

Ces déclarations interviennent alors que le Sunday Times a rapporté pour sa part que les adversaires de la stratégie de Mme May dans les rangs du Parti conservateur publieraient en septembre leurs propres propositions pour le Brexit destinées à s’orienter vers une rupture plus nette avec l’UE. Une telle démarche viserait à mettre la pression sur Mme May alors que le calendrier initial fixé par Londres et Bruxelles prévoit la conclusion d’un accord de retrait avant le Conseil européen des 18 et 19 octobre prochains.

May s’en tient à son « livre blanc »

En juillet, Mme May a présenté un « Livre blanc » dans lequel elle propose notamment la création d’une nouvelle « zone de libre-échange » avec l’UE, reposant sur un ensemble de règles communes concernant les biens et le secteur agro-alimentaire. Il prévoit aussi d’honorer l’engagement d’éviter de rétablir une « frontière dure », avec des infrastructures douanières, à la frontière avec l’Irlande.

Ce « plan de Chequers » a immédiatement suscité l’opposition des tenants d’un Brexit dur car ils le considèrent comme un dévoiement du référendum ayant décidé la sortie de l’UE en juin 2016. Il a d’ailleurs provoqué les démissions fracassantes des ministres des Affaires étrangères, Boris Johnson, et du Brexit, David Davis. Mme May s’est aussi attiré les foudres de ceux qui souhaitent que Londres renonce à sortir de l’UE. De leur côté, les dirigeants de l’UE ont mis en doute sa viabilité.

« Je ne serai pas poussée à accepter des compromis [sur les propositions du « livre blanc »] qui ne sont pas dans l’intérêt national », prévient la première ministre dans le Sunday Telegraph« Les prochains mois seront essentiels pour façonner l’avenir de notre pays et je suis claire sur ma mission », ajoute-t-elle.

Pas de second référendum

Mme May – qui avait prévenu en juillet les membres de son parti qu’il n’y aurait pas de Brexit du tout si ces derniers ne soutenaient pas son plan pour maintenir des relations commerciales aussi étroites que possible avec l’UE – réitère qu’elle préfère une absence d’accord à un mauvais accord. « Nous serons prêts pour un no deal″ [aucun accord] s’il le faut », écrit-elle.

Une fois encore, la cheffe du gouvernement exclut la tenue d’un second référendum sur l’adhésion à l’UE. « Poser la question une fois de plus serait une grave trahison de notre démocratie – et une trahison de cette confiance », affirme-t-elle.

Le Brexit est programmé pour le 30 mars 2019, et Londres et Bruxelles sont censés parvenir à un accord d’ici octobre pour organiser leur divorce et jeter les bases de leur relation future.