Inventée il y a plus de 200 ans, l’homéopathie est la médecine alternative la plus populaire en France. La plupart de ses remèdes se présente sous formes de petits granules dans des tubes colorés.

La faculté de médecine de Lille a annoncé sur son compte Twitter, vendredi 31 août, sa décision de suspendre son diplôme universitaire (DU) d’homéopathie. Cette annonce fait suite aux débats sur l’utilité de l’homéopathie, relancés par la publication, en mars, d’une tribune dans Le Figaro signée par 124 professionnels de santé (3 337 désormais) jugeant les médecines alternatives, dont l’homéopathie, inefficaces, dangereuses et coûteuses pour la Sécurité sociale.

La faculté lilloise précise qu’elle statuera selon l’avis de la Haute autorité de santé (HAS), attendu d’ici à février, sur l’efficacité de l’homéopathie et le bien-fondé de son remboursement.

Dans un entretien donné à FranceTVinfo, le doyen de la faculté de médecine de Lille, Didier Gosset, explique « qu’on ne peut pas enseigner ce qui n’est pas conforme à une médecine qui ne serait pas fondée sur les preuves » .

« Il y a trente, quarante ans, toutes les facultés de médecine de France se sont mises à faire des diplômes d’homéopathie avec l’idée d’encadrer cette pratique et que ce serait mieux encadré au sein de la faculté plutôt que dans des officines extérieures non contrôlées. Le temps a passé, les connaissances médicales ont évolué. L’homéopathie n’a pas évolué, c’est resté une doctrine en marge du mouvement scientifique. Il n’y a pas d’étude qui puisse montrer l’efficacité en dehors de son effet placebo ».

« C’est violent et c’est rapide, je ne comprends pas bien, car c’est un enseignement qui a été créé il y a une trentaine d’années », a réagi Didier Deswarte, vice-président du Syndicat national des médecins homéopathes français, redoutant que d’autres facultés de médecine prennent une décision identique.

Son syndicat recense, sur son site Internet, une quinzaine de facultés de médecine, sur les près de quarante existantes, proposant des diplômes universitaires d’homéopathie. De tels diplômes, en un ou deux ans, ne sont pas soumis aux contrôles du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. Ils sont généralement destinés aux étudiants de troisième cycle d’études médicales, ainsi qu’aux médecins sages-femmes et pharmaciens, à temps partiel, et également accessibles par la formation continue .

La faculté de médecine de Bordeaux avait fermé son DU d’homéopathie en 2009. Une décision prise « parce qu’aucun des enseignants qui dispensaient les cours, face à des étudiants en médecine ou des médecins installés, n’était un universitaire  », explique le doyen d’alors de cette faculté , le professeur Jean-Luc Pellegrin, à Sud-Ouest.