C’est la catastrophe naturelle la plus coûteuse de l’histoire de l’assurance outre-mer. Un an après le passage de l’ouragan Irma dans les Caraïbes, le secteur français de l’assurance a annoncé, lundi 3 septembre, avoir indemnisé pour 1,26 milliard d’euros de dégâts dans les Antilles françaises.

A l’heure actuelle, « 95 % des dommages ont été indemnisés en tout ou partie et 1 260 millions d’euros ont été versés à ce jour par les assureurs, soit 67 % du coût total estimé », a fait savoir la Fédération française de l’assurance (FFA) dans un communiqué.

91 % d’indemnisations pour les hôtels

Le taux d’indemnisations « est de 91 % pour les hôtels, ce qui va soutenir le redémarrage touristique. L’ouverture des marchés de la reconstruction à des artisans extérieurs aux îles a permis d’en accélérer le rythme. Les dommages automobiles sont indemnisés à hauteur de 83 % du coût total estimé », explique encore la fédération.

En revanche, l’indemnisation des dommages aux habitations reste complexe. « Certains copropriétaires ont abandonné leurs biens, compliquant ainsi la tâche des syndics dans la coordination des travaux de reconstruction », fait savoir la FFA, qui précise que « hors sinistres de copropriétés, le niveau d’indemnisation de l’ensemble des dommages engendrés par Irma est de 73 % du coût total estimé. »

Le 6 septembre 2017, l’ouragan Irma avait dévasté les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy. Causant la mort d’une quinzaine de personnes — 2 975 morts à Porto Rico —, le cyclone y avait endommagé à divers degrés 95 % du bâti, occasionnant 25 600 sinistres pour un coût total estimé à 1,9 milliard d’euros.

Retard des assureurs

A Saint-Martin, les stigmates de l’ouragan Irma sont encore nombreux. Dans ce territoire qui concentre une population aux ressources financières limitées — avec seulement 40 % de propriétaires assurés — et une immigration massive, la reconstruction a été en partie freinée par le retard des assureurs. Un délai notamment lié aux difficultés pour les experts à se rendre dans l’île après Irma, et aux nombreuses contre-expertises déposées par les particuliers.

L’île doit aussi faire face à une gestion problématique des déblais et épaves de voitures. Malgré une campagne de nettoyage, les vestiges d’Irma sont encore présents, liés à la saturation de la décharge et à un manque de civisme. Autre pollution visuelle, la forte proportion de copropriétés à l’abandon, dont les propriétaires, qui avaient investi dans des programmes de défiscalisation, ne se manifestent pas ou se refusent à reconstruire. Ces « dents creuses » constituent aussi un risque en cas de nouvel ouragan, soulignent les autorités.

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