Lors d’un forum pour trouver un job organisé par le centre régional d’information jeunesse à Nantes, en 2015. / ALAIN LE BOT / Photononstop /

« Sorties d’école » régulières, garde d’enfants le mercredi ou durant les vacances, baby-sittings ponctuels, ou encore cours particuliers… Ces jobs, qui peuvent être pratiqués plusieurs heures par semaine ou exceptionnellement, sont parmi les plus faciles à concilier avec un emploi du temps de lycéen ou d’étudiant. Lequel viser ? Comment le trouver ? Quels sont les prix généralement pratiqués pour cette année 2018-2019 ? Un contrat est-il nécessaire ? Les réponses aux principales questions que vous vous posez.

  • Quel job viser ?

Faites d’abord un point sur les créneaux horaires et le volume de temps que vous pourrez consacrer. Elèves de prépa, vous préférez ne pas vous engager sur toute l’année ? Visez les baby-sittings, plutôt en soirée, que vous pourrez décliner en période d’examens, par exemple. Si vous avez plus de temps et souhaitez un revenu régulier, les « sorties d’école » de fin d’après-midi et du mercredi sont plus indiquées. Autre piste qui peut vous prendre moins de temps tout en étant mieux payée : l’aide aux devoirs pour les écoliers, si vous êtes lycéen, ou même des cours particuliers dans une matière, si vous êtes un peu avancé dans vos études supérieures.

  • Où et comment trouver ?

« Pour ne pas vous mettre en échec avec des gros temps de transport, ne cherchez pas trop loin de votre domicile ou lieu d’études », recommande Barbara Muntaner, rédactrice en chef du site du Centre d’information et de documentaion jeunesse (CIDJ), association d’intérêt public qui informe et conseille les jeunes sur l’orientation et l’emploi. Les petites annonces punaisées dans les écoles, les collèges ou les lycées des alentours, et dans les commerces, se révèlent efficaces. « Dans ces secteurs, le bouche-à-oreille est ce qui marche le mieux : parlez-en à votre famille et amis, l’un d’eux qui donne des cours de maths pourrait vous recommander pour le français auprès d’une famille », poursuit Mme Montaner.

Autres pistes, surtout si vous venez d’arriver dans une ville : contacter l’antenne locale du CIDJ, le Crous ou encore votre établissement d’études supérieures : « Les parents à la recherche d’étudiants pour donner des cours à leurs enfants appellent souvent directement les écoles d’ingénieurs ou d’orthophonie », explique Barbara Muntaner. A Paris, le Crous organise un forum « baby-sitting dating » les 26, 27 et 28 septembre.

Consultez aussi les sites Web et les applis d’offres de jobs : ceux, généralistes, du CIDJ et de Jobaviz (proposé par les Crous), ou les spécialisés : côté baby-sitting, signalons notamment Baby-sitter.fr, gratuit, ainsi que Yoopies et Bébé-nounou, lesquels permettent de déposer son annonce gratuitement mais exigent de s’abonner pour obtenir les contacts d’employeurs potentiels. L’appli Baby sittor, gratuite pour ceux qui proposent leurs services et qui fonctionne sur recommandation, est simple et efficace pour trouver un baby-sitting à assurer dans les heures et jours à venir.

Côté soutien scolaire, divers sites Internet et agences vous facilitent la mise en relation avec les familles. A savoir, un bon nombre sélectionnent en amont et prennent une commission importante sur les gains. Mais vous pouvez déposer une annonce gratuitement, par exemple sur Superprof ou sur le site généraliste Leboncoin.

  • Quels sont les tarifs en cette rentrée 2018 ?

D’abord, gardez en tête que le smic horaire est, depuis le 1er janvier 2018, de 9,88 euros brut, soit environ 7,83 euros net. Ensuite, sachez que les heures de nuit ne sont pas mieux payées, et qu’il n’est pas illégal, même si c’est rare, que l’on vous propose des « heures de présence responsable » (quand l’enfant confié dort), payées un tiers de moins. Si vous gardez plus de deux enfants, vous pouvez raisonnablement demander une bonification. Le montant dépend aussi du volume d’heures de garde chaque jour ou semaine : si vous vous déplacez pour une heure de garde, vous pouvez demander une meilleure rémunération que si vous venez une demi-journée, plusieurs fois par semaine. Il dépend aussi de l’endroit où vous vivez. « Sur Baby sittor, ce sont les parents qui proposent des gardes et le tarif horaire, qui varie, comme l’an dernier, entre 8 et 10 euros de l’heure en région parisienne, entre 7 et 9 euros dans les villes de province. Le prix peut varier selon les missions, si c’est en journée pour des sorties d’école ou en soirée, si les enfants sont couchés ou non… », explique la fondatrice de l’appli, Pauline de Montesson.

Les annonces de garde à domicile des baby-sitters, sur le site Yoopies, affichent un tarif moyen de 9,05 € net de l’heure (+ 0,67 % par rapport à 2017), avec des disparités qui continuent de se creuser selon les régions : 57 centimes, au lieu de 37 centimes l’an dernier, entre la Corse, région la plus chère (9,49 €) et les Pays de la Loire, région la moins chère (8,92 €). En Ile-de-France, le tarif horaire affiché atteint 9,20 euros.

Pour l’aide aux devoirs, le tarif le plus répandu est de 15 euros de l’heure, mais, pour les cours particuliers dans une matière, comptez 30 à 90 euros pour une heure trente, selon votre niveau d’études et celui de l’élève, et les résultats obtenus par ceux que vous avez accompagnés précédemment : un étudiant à Polytechnique peut demander une meilleure rémunération pour épauler un élève de classe prépa scientifique qu’un étudiant de licence qui accompagnerait un collégien.

  • Comment obtenir le poste ?

Rien ne vaut une bonne recommandation. Pour la garde d’enfants, un brevet de secourisme (PSC1, qui s’obtient en une journée et coûte une cinquantaine d’euros) ou, mieux encore, le BAFA sont d’excellents atouts. Un CV sera probablement superflu, sauf si vous proposez des cours particuliers (voir la vidéo de conseils pour rédiger son CV, au bas de cet article). Mais il est essentiel de soigner son annonce, en listant ses qualités, son intérêt et son expérience pour le job demandé, sans oublier de supprimer les éventuelles fautes de français.

Pensez ensuite à sécuriser la prise du premier rendez-vous, surtout si vous êtes une jeune fille : « Vous pouvez proposer une rencontre devant l’établissement scolaire de l’enfant ou de l’élève. Ne vous rendez au domicile de particuliers qu’après un vrai entretien téléphonique, seulement si vous le sentez bien, et laissez leurs coordonnées à un proche », conseille Barbara Muntaner.

  • Faut-il être déclaré ? Demander un contrat ?

Le travail au noir est majoritairement répandu pour les gardes très ponctuelles. Mais, dès lors que la garde ou les cours sont réguliers, il est souvent préférable, pour vous comme pour la famille, de déclarer les salaires. D’abord parce que c’est la loi, ensuite parce qu’elle vous assure une couverture sociale en cas de maladie ou d’accident du travail. Enfin, elle est souvent économique pour votre employeur, qui peut bénéficier d’une aide financière (PAJE) en cas de garde d’enfants de moins de 6 ans et, dans tous les cas, d’une réduction d’impôts de 50 % des dépenses engagées. Vous pouvez faire valoir à un futur employeur hésitant que vous déclarer en ligne sur le site du Chèque emploi-service (CESU) ne lui prendra que cinq minutes chaque mois.

Quant au contrat, il est requis par la loi dès lors que vous travaillez plus de huit heures par semaine ou plus de quatre semaines d’affilée.

  • Et si je suis mineur ?

Selon la loi, vous pouvez travailler à partir de 16 ans, mais pas au-delà de 22 heures, avec une pause de trente minutes au-delà de quatre heures et demie. Si votre jeunesse inquiète le futur employeur, vous pouvez faire valoir qu’il est en droit de vous rémunérer en deçà du smic : 8,89 euros brut de l’heure si vous êtes âgé de 17 ans, 7,90 euros si vous avez 16 ans.

Comment réussir son CV quand on n’a pas (beaucoup) de diplômes ?
Durée : 02:12

Cet article a fait l’objet d’une première publication en 2015. Il a été mis à jour à l’occasion de la rentrée 2018.