Emmanuel Macron s’est accordé un peu de répit lundi en participant à la rentrée scolaire dans un collège de Laval, avant la journée cruciale, mardi 4 septembre. Celle-ci doit être marquée par l’annonce d’un remaniement après la démission du ministre de la transition écologique Nicolas Hulot et par celle du lancement, ou non, du prélèvement de l’impôt à la source au 1er janvier.

Il s’agira du troisième remaniement du quinquennat. Le premier, dès le 21 juin 2017, a entraîné le départ de quatre ministres, dont François Bayrou, pour cause d’enquêtes judiciaires. Le deuxième, le 24 novembre, a abouti à un simple « ajustement » lié à l’arrivée de Christophe Castaner à la tête de La République en marche (LRM). La démission fracassante de Nicolas Hulot, no 3 du gouvernement dont il était le membre le plus populaire, contraint l’exécutif à renouveler l’équipe, alors qu’un remaniement n’était pas attendu avant les élections européennes de mai 2019.

Eté compliqué

Ce départ a contribué à bouleverser le retour de vacances d’Emmanuel Macron, déjà confronté à des sondages en berne à la suite de l’affaire Benalla, à une croissance moins solide que prévu et à des difficultés à mettre en œuvre les réformes attendues, comme celle des institutions.

La cote de popularité du président chute de 10 points, selon un sondage IFOP mardi, avec seulement 31 % des Français approuvant son action, soit moins que pour François Hollande (32 %) au même stade. Quand on est président, « il y a des jours qui sont faciles et d’autres non », a reconnu le chef de l’Etat lors de sa visite à Laval.

Pour remplacer Nicolas Hulot, une dizaine de noms ont été évoqués pour leur connaissance des dossiers. Ceux de Laurence Tubiana, ex-négociatrice pour la France lors de la COP21, et de Pascal Canfin, ancien ministre délégué de François Hollande et président du WWF France, ou l’ex-ministre de Nicolas Sarkozy, Chantal Jouanno, le président de l’Assemblée nationale, François de Rugy, ou la députée de la majorité Barbara Pompili. A moins qu’Emmanuel Macron et Edouard Philippe ne créent la surprise comme ils l’ont déjà fait en promouvant de quasi-inconnus au gouvernement.

Prélèvement à la source : peut-être pas de décision

L’autre rendez-vous important de la journée à l’Elysée est la réunion sur le prélèvement à la source, prévue à 11 h 15 autour d’Emmanuel Macron, d’Edouard Philippe et du ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin. L’enjeu est de décider si cette réforme historique de collecte des impôts entrera bien en vigueur le 1er janvier ou si elle sera de nouveau reportée, voire enterrée. Il n’est « pas sûr que [la réunion] soit décisionnelle », a prévenu une source gouvernementale.

Partisans et adversaires de la réforme se disputent sur les risques de bugs, son poids sur les entreprises, mais aussi son impact psychologique sur les contribuables qui verront leur salaire net diminuer du fait du prélèvement. « Avec ça, on peut brûler un capital politique », « imaginez qu’il y ait 100 000 bugs », a déclaré M. Macron lundi lors d’une rencontre avec les élus à Laval.

Les Républicains (LR) brocardent « l’amateurisme au sommet de l’Etat » et réitèrent leur appel à son abandon, également réclamé par La France insoumise ou le Medef, qui plaide pour une « mensualisation généralisée ». Le premier ministre, Edouard Philippe, sera l’invité du journal de 20 heures de TF1 pour commenter ce remaniement et la décision sur l’impôt à la source, ont annoncé Matignon et la première chaîne.