Benoît Paire a été appelé sous le maillot bleu par Yannick Noah. / TIMOTHY A. CLARY / AFP

Il avait « vraiment envie de jouer en Coupe Davis cette année, parce qu’elle sera morte l’an prochain » et l’a fait savoir, lors de l’US Open. Quelques jours après avoir été éliminé au deuxième tour du tournoi du Grand Chelem américain par Roger Federer, Benoît Paire a été entendu. Le 56e joueur mondial fait partie de la liste de joueurs dévoilée mardi 4 septembre par Yannick Noah pour affronter l’Espagne, en demi-finale de Coupe Davis (du 14 au 16 septembre à Lille).

« Benoît [Paire] a un profil intéressant par rapport à nos adversaires, a justifié le capitaine des Bleus en conférence de presse, il me tarde de travailler avec lui. » Le fantasque barbu du tennis hexagonal fera ses débuts sous les drapeaux aux côtés de Lucas Pouille, Richard Gasquet, Nicolas Mahut et Julien Benneteau, qui repousse sa retraite d’une quinzaine de jours. Adrian Mannarino, remplaçant, complète la sélection.

A Lille, les Français affronteront une sélection espagnole en ordre de marche, derrière Rafael Nadal et Pablo Carreño Busta (12e joueur mondial), quand bien même nombre d’observateurs doutent de la présence du numéro 1 mondial à Lille s’il poursuit son parcours à l’US Open. En contact avec Benoît Paire – jamais appelé en Coupe Davis et éjecté de l’équipe de France lors des Jeux olympiques de Rio en raison de son comportement – depuis quelques mois, Yannick Noah a mis en avant son « intérêt, sa motivation, et son envie de participer à l’aventure ».

« Un été très difficile pour la plupart »

« Ce qui m’inquiète par-dessus tout c’est le gaucher espagnol [Nadal] », a martelé l’ancien vainqueur de Roland-Garros, assurant que son équipe – pourtant tenante du titre – n’est pas favorite face à l’armada espagnole (outre Nadal et Carreño Busta, le sélectionneur Sergi Bruguera a appelé Roberto Bautista Agut, 22e mondial, Feliciano Lopez, 63e, et Marcel Granollers, 107e). Avant de promettre que ses ouailles allaient « faire le maximum pour créer la surprise ».

Dans leur antre du stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq, où ils ont été sacrés en 2017, les joueurs français devront oublier leur année compliquée pour se hisser en finale. Car pour la première fois depuis 1980, aucun Bleu ne s’est qualifié pour les quarts de finale d’un tournoi du Grand Chelem. Entre les blessures (Tsonga) et les mauvais résultats, le tennis français est K.-O. debout.

« Il y a eu un été très difficile pour la plupart, a reconnu Yannick Noah, avant de dresser une liste des maigres espoirs. J’ai le sentiment que [Lucas Pouille] est en train de remonter la pente. Pour Richard [Gasquet], ça dépend de son état physique… Une chose est certaine, les gars sont très motivés par ce match. »

Le « never ending tour » de Julien Benneteau se prolonge

Concernant l’appel – surprise – du néoretraité des courts, Julien Benneteau, Yannick Noah a précisé que son « premier choix était de faire venir Pierre-Hugues [Herbert] », un pilier de l’équipe française. Mais, blessé aux ischio-jambiers, l’Alsacien doit être arrêté quinze jours, d’où le rappel de Benneteau. Une ultime parenthèse avant que ce dernier remise ses raquettes pour prendre en main la destinée de l’équipe de France féminine de tennis.

« C’est un petit clin d’œil du destin, il va avoir la possibilité de jouer à nouveau sur ce court », a souligné Noah. L’an passé, le vétéran, au sortir d’un automne de feu (finale au Masters 1000 de Paris notamment) avait été laissé hors du groupe in extremis, et n’avait pas retenu ses larmes de dépit lors de La Marseillaise d’ouverture de la finale. S’il n’est pas assuré de disputer la demi-finale face à l’Espagne, le Bressan fait figure de favori pour le double, au côté de Nicolas Mahut. « L’équipe aujourd’hui, c’est Mahut-Benneteau », a confirmé Yannick Noah.

Des anciens revanchards, un nouveau, des décolorés (Richard Gasquet a rejoint Benoît Paire dans cette fantaisie capillaire) et un numéro un français dont l’attachement à la Coupe Davis n’est plus à démontrer, voilà donc l’escouade sélectionnée par Yannick Noah pour espérer se hisser dans la dernière finale de la Coupe Davis.

La réforme de la compétition, votée au cours de l’été en dépit de l’opposition de nombreux joueurs, français en tête, prévoit le déploiement de la nouvelle formule l’an prochain. « On va en profiter, la grande majorité du public français et des joueurs soutenait l’épreuve telle qu’elle est aujourd’hui, a rappelé Noah. La suite on verra. On va jouer contre une équipe fantastique, on ne pouvait pas rêver mieux pour une demi-finale. »