Les soldats rebelles syriens se préparent à une offensive des forces du régime, dans la province d’Idlib, le 3 septembre. / OMAR HAJ KADOUR / AFP

Le président américain Donald Trump a appelé lundi 3 septembre dans la soirée la Syrie et ses alliés, l’Iran et la Russie, à ne pas mener d’offensive « imprudente » contre la province d’Idlib, dernier grand bastion rebelle en Syrie.

« Les Russes et la Iraniens feraient une grave erreur humanitaire en prenant part à cette tragédie humaine potentielle. Des centaines de milliers de personnes pourraient être tuées. Ne laissons pas cela arriver », écrit-il sur Twitter.

Vendredi dernier, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a déclaré que les Etats-Unis considéreraient une offensive des forces gouvernementales contre Idlib comme une « escalade d’un conflit déjà dangereux ». Il a souligné que les Etats-Unis répondraient à toute attaque chimique qui serait lancée par les forces de Damas.

Les Nations Unies et des ONG ont averti qu’une attaque d’envergure sur Idlib pourrait entraîner une catastrophe humanitaire d’une ampleur inédite depuis le déclenchement du conflit syrien en 2011.

Les ministres des Affaires étrangères russe et iranien ont réaffirmé chacun de leur côté, lundi, la nécessité d’une offensive des forces gouvernementales syriennes contre la province d’Idlib.

Dans le collimateur du régime

Depuis plusieurs semaines, le régime syrien a amassé des renforts aux abords de la province d’Idlib, située dans le nord-ouest du pays, à la frontière avec la Turquie. La province est dans le collimateur du régime et de son allié russe qui visent particulièrement les djihadistes de Hayat Tahrir Al-Cham, un groupe dominé par les combattants de l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda.

La Turquie, parrain de certains groupes rebelles, a également déployé des troupes dans la région et cherche, de son côté, à éviter un assaut qui provoquerait un nouvel afflux massif de réfugiés sur son territoire.

Les présidents russe, iranien et turc – Vladimir Poutine, Hassan Rohani et Recep Tayyip Erdogan – participeront vendredi prochain à Téhéran à un sommet qui devrait être largement consacré à la situation en Syrie. Depuis début 2017, Téhéran, Moscou et la Turquie ont soutenu des négociations dans la capitale du Kazakhstan, Astana, pour tenter de faire cesser les hostilités en Syrie. L’Iran et la Russie ont apporté un soutien politique, financier et militaire régulier à Bachar Al-Assad tout au long du conflit.

Déclenché en 2011 avec la répression par le régime de manifestations pro-démocratie, le conflit syrien s’est transformé au fil des ans en une guerre meurtrière qui a fait plus de 350 000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés.